La fin du monopole de la RATP pour l’exploitation des lignes de bus à Paris et en petite couronne parisienne approche à grands pas. Et le processus d’ouverture à la concurrence de ces lignes arrive à son terme. Le nom de l’opérateur « pressenti » pour décrocher les derniers contrats de délégation de service public (DSP) a ainsi été dévoilé mercredi. Et, sauf coup de théâtre, c’est RATP Cap Ile-de-France (filiale de droit privé du groupe RATP) qui devrait hériter de ces lignes desservant la capitale et plusieurs communes limitrophes. Ce choix, qui doit encore être confirmé par un vote du conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités le 17 octobre prochain, permet à la Régie autonome des transports parisiens de conserver l’exploitation de l’ensemble des bus de la capitale.

L’un de ces lots (DSP 48, secteur « Paris Rive Droite ») concerne en effet 25 lignes de bus desservant notamment les arrondissements du centre, du sud et de l’ouest parisien, ainsi que les communes de Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Vanves, Bagneux, Montrouge, Malakoff et Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine. Il comprend également l’exploitation de quatre centres opérationnels bus (les centres Lebrun, Croix-Nivert, Corentin et Malakoff). L’autre lot (DSP 49, secteur « Paris Rive Gauche ») couvre, lui, principalement le Nord-Est de Paris avec 41 lignes de bus, dont 11 lignes de bus de nuit, desservant notamment Paris et les communes de Montreuil, Bagnolet, Romainville, Les Lilas et Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis et de Vincennes dans le Val-de-Marne. Des lignes auxquelles s’ajoutent trois centres opérationnels (les centres de Belliard, Nation et des Lilas).

Une ouverture à la concurrence contestée

L’attribution de ces deux contrats de délégation de service public clôturera le processus de privatisation progressive de l’exploitation des bus dans la région lancé en 2021. Au total, 36 lots ont été attribués en grande couronne et 11 pour Paris et la petite couronne où 13 entreprises de droit privé remplaceront progressivement la RATP, entre le 1er novembre prochain et le 1er novembre 2026, mettant ainsi fin au monopole de l’entreprise de droit public. « Un moment historique pour la RATP mise sur pied à la libération », déplorent les élus régionaux de la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne qui pointent « l’échec de la mise en concurrence des réseaux de bus de grande couronne » où « les promesses d’économies et d’amélioration du service faites par les partisans de la mise en concurrence ne sont pas du tout au rendez-vous ».

Via des filiales de droit privé, la RATP va cependant continuer d’exploiter une grande majorité des lignes de bus du réseau dont elle a le monopole pour quelques semaines encore, 25% de ces lignes seulement ayant été attribuées à d’autres opérateurs (Keolis, Transdev et l’opérateur italien ATM) en petite couronne.