Comme dans de nombreuses villes en France, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées ce jeudi soir, à partir de 18h30, devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, à Marseille, en soutien à la flottille pour Gaza.
Une initiative citoyenne visant à « briser le blocus humanitaire » en cours en Palestine et à « faire cesser le génocide » en cours dans l’enclave. Partis de Barcelone et Tunis, les 44 bateaux – des voiliers essentiellement – ont été interceptés dans les eaux internationales par la marine israélienne dans la nuit de mercredi à jeudi. Un acte qualifié d' »attaque éhontée contre des militants de la solidarité menant une mission humanitaire entièrement pacifique », a dénoncé dans un communiqué Amnesty International.
Parmi les personnes arrêtées, des élus, telle la députée européenne LFI Rima Hassan, la militante suédoise Greta Thunberg mais aussi de simples citoyens, comme Pascal André, médecin urgentiste à Rodez, qui voguait sur le Captain Nikos. « C’est mon père, », explique dans la foule Baptiste André, médecin également, qui avait lui-même tenté, sur le Madleen, d’acheminer de l’aide humanitaire à Gaza au mois de juin dernier. En vain : la flottille avait elle aussi été stoppée par l’armée israélienne.
Des proches de militants arrêtés
Parmi les personnes arrêtées, des élus, telle la députée européenne LFI Rima Hassan, la militante suédoise Greta Thunberg mais aussi de simples citoyens, comme Pascal André, médecin urgentiste à Rodez, qui voguait sur le Captain Nikos. Photo Nicolas Vallauri / La Provence
Cette fois, plus de 400 militants, dont 33 ressortissants français, à bord de 41 navires, ont été arrêtés et seront emmenés dans une prison israélienne en attendant d’être expulsés. Parmi eux, un ancien forestier, Ismaïl Wadih, dont le père, Miloudi, un Marseillais, est venu témoigner devant la préfecture : « Cette nuit, j’ai pu échanger avec lui jusqu’à 1h du matin, il était calme et courageux, comme toujours » décrit-il. « Ensuite, avant d’être arrêté, il a dû jeter son téléphone à l’eau, comme c’était la consigne. »
« Ma joie est grande, décrit Baptiste André au mégaphone. Nous n’avions jamais pu voguer aussi près de Gaza, nous avançons vague après vague pour ouvrir un corridor humanitaire qui ne peut plus attendre. » Mais pour le jeune homme, la « colère est aussi immense », car les « Palestiniens, aujourd’hui encore, continuent de mourir sous les bombes. Les pays reconnaissent l’Etat de Palestine à l’ONU mais baissent le regard quand il faut agir concrètement ».
Il fustige aussi l’arrestation de 120 militants marseillais, qui manifestaient ce jeudi après-midi devant l’entreprise marseillaise Eurolinks, qui « livre du matériel militaire à un état génocidaire ». Parmi les personnes interpellées à Marseille, Florence, la déléguée française de la Global Sumud Flotilla, avec Wave of Freedom.
« N’est-on pas dans un pays où l’on a le droit de manifester ? C’est illégal et injuste » se désespère Ghazali, qui a œuvré à ses côtés tous ces derniers mois. « Nous demandons la libération des membres de la flottille qui est l’incarnation de l’espoir pour deux millions d’êtres humains. »
De nouveaux bateaux voguent vers Gaza
« Les syndicats en Italie nous montrent l’exemple en décrétant la grève générale pour Gaza, exhorte pour sa part Mike, un Irlandais investi à la CGT des Bouches-du-Rhône. Pourquoi pas la France ? »
Alors que les manifestants scandent « Palestine vivra, Palestine vaincra », Sophie, de Thousand Madleens, une autre initiative maritime visant à briser le blocus humanitaire en Palestine, invite à « garder les yeux » sur ces huit nouveaux bateaux partis de Sicile le 27 septembre, et qui seront rejoints par le Conscience, un plus gros navire sur lequel ont embarqué des médecins, des journalistes et d’autres militants, mais « surtout à ne pas perdre des yeux ce qui se passe à Gaza ».