Sexisme, racisme, validisme, homophobie… Selon le baromètre 2024 de l’Observatoire métropolitain des discriminations, 74 % des 2 000 répondants déclarent avoir subi des discriminations durant les 12 derniers mois, et 76 % en ont été témoins.

Pour contrer le phénomène, le conseil métropolitain a renouvelé, ce jeudi 2 octobre, pour cinq ans son plan de lutte lancé en 2009 et prolongé en 2017. « Les discriminations augmentent, alerte Priscilla Zamord, vice-présidente en charge des solidarités à la Métropole. Nous sommes dans un contexte de propagande très forte de certains médias qui répandent des stéréotypes, des amalgames, des préjugés… »

Intersectionnalité

Alors que la parole raciste, notamment, se libère, le plan métropolitain fait entrer dans le champ institutionnel l’intersectionnalité, un concept de sciences humaines en vogue depuis quelques années chez les militants progressistes. Il met en avant l’effet cumulatif des discriminations. Elles sont prises non pas individuellement mais dans un ensemble. Une personne sera d’autant plus discriminée qu’elle est femme, noire et voilée par exemple.

Quant au plan proprement dit, il se décline autour de quatre axes : « diffuser une culture de l’égalité », « mobiliser et coopérer sur le territoire », « informer et accompagner les victimes », et « agir en tant qu’employeur et à travers l’action publique de la collectivité ».

« Un pansement sur une plaie béante »

Concrètement, les mesures incluent notamment du testing dans l’accès à l’emploi ; la mise en place de dispositifs de sensibilisation autour des journées internationales (droits des femmes, lutte contre le racisme, lutte contre les violences faites aux femmes…) ; stages d’autodéfense ; dispositifs d’accueil et d’écoute ; lutte contre la haine en ligne ; sensibilisation des habitants et des agents de la collectivité…

De engagements qui sonnent comme « du vent » selon Khalil Bettal. Le maire de Parthenay-de-Bretagne a poussé un coup de gueule retentissant : « C’est un pansement sur une plaie béante. J’ai l’impression de lire le préambule de SOS racisme en 1983, après la marche de la fierté, injustement appelée marche des beurs. C’est toujours le même discours. Le racisme, je le subis au quotidien, par des courriers insultants. L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Les victimes n’ont pas besoin de compassion, de caresses sur le dos, mais d’actions concrètes et quantifiables. Il suffit de regarder le perchoir de cette assemblée. Il n’est pas représentatif de la diversité de notre métropole. »