La Russie peut violer l’espace aérien «n’importe où en Europe». A Copenhague, Volodymyr Zelensky, les traits tirés, a sonné l’alarme à propos des incursions de drones et de chasseurs russes, destinées à tester les défenses nationales et celles de l’OTAN. Le président français Emmanuel Macron, déterminé à sévir contre la flotte fantôme russe, n’a pas non plus mâché ses mots: les drones qui représentent un risque «peuvent être détruits, point final». La première ministre danoise Mette Frederiksen a de son côté une nouvelle fois martelé: «Plus aucun d’entre nous ne peut se permettre d’être naïfs». Lors du septième sommet de la Communauté politique européenne (CPE), les provocations de Moscou et la course à l’armement étaient sur toutes les lèvres. Sauf sur celles de la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter. Du moins pas en début de journée.

La CPE, qui se déroulait dans le centre de conférences Bella Center, a réuni les dirigeants de toute l’Europe, Union européenne (UE) et hors UE, près d’une cinquantaine de leaders au total. La veille, les chefs d’Etat ou de gouvernement des Vingt-Sept s’étaient retrouvés dans le palais de Christiansborg, en plein cœur de la capitale danoise, pour un sommet informel centré sur la défense et la sécurité. Vu le contexte électrique de ces dernières semaines, ces mêmes thèmes ont dominé la journée de jeudi, alors que Karin Keller-Sutter pensait surtout échanger à propos de compétitivité et de stabilité économique. En arrivant au sommet le matin, elle a ainsi botté en touche les questions sécuritaires devant des journalistes suisses. Quelques heures plus tard, après avoir plongé dans l’ambiance danoise, elle s’est rattrapée, très disponible.