Par

Guillaume Laurens

Publié le

2 oct. 2025 à 18h07

Alors que la CGT et la FSU ont appelé à l’unisson à une « manifestation en soutien à la Flottille Global Sumud », ce jeudi 2 octobre 2025, au métro Jean-Jaurès, à Toulouse, le préfet Pierre-André Durand a pris un arrêté d’interdiction de ce rassemblement revendicatif. Et il s’en explique dans un communiqué publié un peu plus d’une heure avant l’événement.

La manifestation de soutien à la Flottille est interdite

La préfecture de la Haute-Garonne annonce ainsi que le préfet « Pierre-André Durand […] a décidé d’interdire par arrêté préfectoral de ce jour, le rassemblement revendicatif déclaré par la CGT et la FSU de ce jeudi 2 octobre 2025 à partir de 18h30 à Jean Jaurès à Toulouse suivi d’une déambulation jusqu’à Arnaud Bernard », sans stipuler ouvertement qu’il s’agit de la manifestation en soutien à la flottille pour Gaza. Mais c’est bien cette dernière que souhaitaient organiser en ces lieux et heures les deux syndicats.

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Une déclaration hors délai et sans objet mentionné, dit la préfecture

S’il a interdit cette manifestation, c’est d’après le représentant de l’État, parce qu’elle ne respecte pas les « conditions fixées aux articles L 211-1 et suivants du code de la sécurité intérieure » : le rassemblement a été déclaré hors délai, et sans objet, ce qui est illégal.

La déclaration de manifestation a été effectuée ce jeudi 2 octobre en fin de matinée (le délai requis est de 3 jours francs avant le début de l’événement), sans en mentionner l’objet.

La préfecture de la Haute-Garonne

En pleine journée de mobilisation nationale

Outre ces modalités techniques, la préfecture soulève que cette déclaration de manifestation « intervient dans un contexte national et local déjà sous tension, avec notamment la tenue ce jour d’une journée de mobilisation nationale et d’une manifestation dans les rues de Toulouse dans le même temps » – à l’appel de ces mêmes syndicats, NDLR – qui serait « susceptible de donner lieu à des troubles à l’ordre public ».

Vidéos : en ce moment sur ActuLes syndicats ont refusé « un autre itinéraire »

Elle regrette également que « les organisateurs entendent maintenir la manifestation selon le parcours annoncé, malgré la proposition d’un autre itinéraire qui leur a été faite, laquelle permettait aux forces de sécurité intérieure de mettre en œuvre les conditions de sécurité adéquates ».

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L’absence de respect de ces conditions ne permet pas aux forces de sécurité, de calibrer le dispositif de sécurité selon le nombre et le profil des participants.

La préfecture de la Haute-Garonne

Sans nouvelle des Toulousains à bord de la flottille

Rappelons que plusieurs figurent de la Ville rose se trouvent à bord de cette Flottille humanitaire qui vogue vers Gaza, parmi lesquels le secrétaire départemental de la CGT Cédric Caubère, le médecin toulousain Khaled Benboutrif, mais aussi le député LFI François Piquemal, dont « le contact avec le bateau » a été rompu » dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué son équipe, alors que son parti dénonçait dans un communiqué un « enlèvement illégal en eaux internationales » de plusieurs de ses membres, et que ses soutiens appelaient à un rassemblement ce jeudi soir, à 18h30, à Toulouse, du côté de Jean-Jaurès pour demander la libération de François Piquemal « et des autres membres de cette flottille ». Le parlementaire a-t-il été interpellé, comme le redoute son équipe ? À 17h30 ce jeudi, nul ne le savait.

Que risquent les manifestants ?

« Toute infraction au présent arrêté sera réprimée », prévient de son côté le préfet, qui annonce la couleur : les organisateurs risquent « six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende » et les participants « une amende prévue pour les contraventions de quatrième classe ».

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