Une centaine de manifestants ont tenté de bloquer cette usine d’armement marseillaise accusée de fournir Israël en armes. Ils ont été interpellés et placés en garde à vue, pour participation à un attroupement après sommations.
Un important groupe de manifestants a été interpellé et placé en garde à vue ce jeudi à Marseille, a appris Le Figaro de sources concordantes, confirmant une information initiale de La Provence. Ces manifestants tentaient de bloquer l’usine Eurolinks dans les quartiers nord de Marseille. Cette société est visée depuis peu par une plainte de la Ligue des droits de l’homme pour complicité présumée de crimes de guerre, soupçonnée de fournir des composants militaires, des maillons pour fusils-mitrailleurs, à une importante entreprise d’armement israélienne.
Entre 70 et 100 personnes
Ce groupe serait composé entre 70 et plus de cent personnes, selon les sources. D’après la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, les manifestants ont été interpellés pour «participation à un attroupement après sommations», et, pour certains d’entre eux, «dégradations ou violences sur personne dépositaire de l’autorité publique.» L’usine Eurolinks avait déjà fait l’objet d’un blocage lors des manifestations du 10 septembre dernier. Encagoulés devant les grilles du site, ces manifestants, entourés de drapeaux palestiniens, accusait notamment Eurolinks «d’assassiner les enfants de Palestine .»
Les militants La France insoumise des Bouches-du-Rhône ont appelé à la «libération immédiate des manifestants arrêtés devant l’usine Eurolinks.» «Nous rappelons au préfet des Bouches-du-Rhône Georges-François Leclerc que le droit de manifester est fondamental, écrivent-ils dans un communiqué de presse. Nous rappelons également que le fait qu’une entreprise participe directement à un génocide est inacceptable et contradictoire avec la reconnaissance récente par la France de l’État de Palestine.»
Alors encore à la tête du ministère des Armées, Sébastien Lecornu avait assuré, de son côté, que la France ne vendait pas d’armes à Israël mais des « composants » destinés au « Dôme de fer », l’un des systèmes de défense israélien, ou encore des « éléments pour la réexportation ». Au début de l’été, les dockers du port avaient refusé de charger sur un navire à destination d’Haïfa un conteneur rempli de composants de la société Eurolinks.