Sa photo de profil Facebook était reconnaissable entre tous les profils éponymes. Il s’agissait d’un moteur, le grand amour de la vie de Claudio Lombardi, qui s’est éteint à l’âge de 83 ans, ce jeudi 2 octobre 2025.

L’ingénieur italien avait fait ses études de mécaniques à l’université de Bologne, avant d’être recruté par Fiat dans son département de recherche à Turin en 1967. C’est dans cette usine historique qu’il put laisser libre cours à sa créativité, notamment dans les différents programmes Compétition du fleuron transalpin. En compagnie de Cesare Fiorio et Sergio Limone, il fut propulsé dans le département Squadra Corse HF Lancia comme directeur technique dès 1975. 

Il s’agissait alors d’une époque dorée pour la marque. Il dirigea la création et le développement de modèles mythiques, de la Lancia Rally 037 à moteur compresseur volumétrique à la Delta Group A imbattable, en passant par la monstrueuse S4 Groupe B ainsi que les prototypes en Endurance. En Championnat du monde des rallyes, les Lancia développées par Claudio Lombardi ont remporté 7 titres Constructeurs (037 et Delta) ainsi que 4 titres Pilotes (Juha Kankkunen et Massimo Biasion entre 1987 et 1991). 

Un moteur V12 inoubliable chez Ferrari

Une partie plus brève de sa carrière s’est déroulée en Formule 1. Lorsque Cesare Fiorio l’invita à le rejoindre à la Scuderia Ferrari en 1989, Claudio Lombardi accepta le transfert en tant qu’ingénieur. Une promotion l’attendait en 1991, avec le départ de Fiorio. Devenu team manager en juin 1991, l’ingénieur a du mal à prendre racine dans ce poste qui ne sied pas à ses habitudes. Dans une saison où la compétitivité des Ferrari est déclinante, la relation avec le leader Alain Prost devient intenable et le Français est renvoyé avant la fin du calendrier. Dans la foulée, le groupe Fiat annonce le retour de Luca di Montezemolo en tant que Président de Ferrari. Celui-ci décide que Claudio Lombardi doit revenir au « simple » poste de Directeur technique, la gestion sportive étant réservée à Sante Ghedini. 

À l’été 1992, le recrutement de John Barnard pousse Lombardi à se concentrer sur le département moteurs. Il y développe la base de ce qui restera comme l’ultime moteur V12 employé en Formule 1 jusqu’à la fin 1995. Mais quand Jean Alesi remporte le Grand Prix du Canada 1995, Claudio Lombardi a déjà quitté les paddocks de F1. En 1994, un nouveau remaniement entraîne le départ de Lombardi de la F1 vers le programme GT de la marque.

La Ferrari 412T1B de Gerhard Berger vers la victoire au GP d’Allemagne 1994. Photo DPPI

Plus récemment, il oeuvre comme freelance auprès d’Aprilia, afin de créer le moteur V4 à 65 degrés de la RSV4, une moto qui devint l’arme de pointe du World Superbike au tournant des années 2010 avec des titres pour l’Italien Max Biaggi et le Français Sylvain Guintoli. Enfin, il s’était engagé dans la politique au niveau local et était un défenseur des causes environnementales jusqu’au début des années 2020. 

À sa famille et à ses proches, AUTOhebdo adresse ses plus sincères condoléances.

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