L’ancienne capitainerie luzienne a soudain perdu de sa superbe. 17 heures, ce jeudi 2 octobre. L’immense villa de style néo-basque située sur le front de mer vient d’être en partie recouverte de deux larges banderoles. L’œuvre de militants abertzale (indépendantistes) du groupe politique EH Bai, venus dénoncer sa mise en vente « à un prix indécent » par le milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin. Il en avait fait l’acquisition en 2022 auprès de l’État, après enchères, pour 6 millions d’euros. Elle a été remise sur le marché autour de 16 (précisément 15,9 millions sur le site de l’agence immobilière spécialisée dans le luxe Barnes). Message diffusé par les activistes aux passants de la Grande plage : « L’extrême droite spécule au Pays basque ».

« Il s’agit d’une vente spéculative d’une résidence secondaire faite sur le dos de l’État français. D’autant plus détestable qu’elle est réalisée par un milliardaire évadé fiscal qui se dit patriote. On voit toute l’absurdité d’une telle définition. Et cette plus-value va servir à financer des projets et médias d’extrême droite », a dénoncé la porte-parole d’EH Bai Gaby Arestegui.

« Entre 1 et 2 millions de plus-value »

À ses côtés, l’élu municipal abertzale de Saint-Jean-de-Luz Hugo-Luc Maillos a fustigé une dérive des prix de l’immobilier plus générale dans sa commune : « Cela fait vingt ans que l’on nous dit que la spéculation va s’arrêter, mais c’est la preuve que non. La maison de l’Infante est en vente à 10 millions, et il y a une dizaine d’autres maisons à plus de 4. »

Pour le cas de la villa Ugaïna de Pierre-Édouard Stérin, des travaux ont été effectués : « Plus de 5 millions d’euros, qui ont fait passer la surface habitable de 496 m² à 700, renseigne le conseiller municipal d’opposition. Au final, il va faire entre 1 et 2 millions de plus-value. »

À court terme, les militants se félicitent malgré tout du possible départ de Pierre-Édouard Stérin : « C’est une bonne nouvelle qu’il souhaite se défaire de cette résidence secondaire. Ça montre qu’il n’a pas réussi à s’implanter et qu’au Pays basque, il est possible de faire partir l’extrême droite. »