Nouvelle journée de mobilisation convoquée par les syndicats ce jeudi 2 octobre. A Pau, Bayonne, Périgueux et Bordeaux, plusieurs cortèges se sont élancés à la mi-journée, moins fournis, mais prêts à maintenir la pression sur le nouveau Premier ministre.

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Les syndicats l’avaient annoncé vendredi dernier à la sortie d’une rencontre avec le Premier ministre Sébastien Lecornu : « le compte n’y est pas. » Par la voix de la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, l’intersyndicale convoque alors une nouvelle journée de mobilisation, ce 2 octobre.

Partout dans la région, des cortèges se sont élancés à la mi-journée pour demander plus de « justice sociale », et faire pression sur le Premier ministre. Sébastien Lecornu n’a toujours pas nommé de nouveau gouvernement, lui qui est également à la recherche d’une majorité pour faire adopter le budget 2026.

À Bordeaux, la contestation s’est traduite tôt ce jeudi matin au lycée Magendie, bloqué par plusieurs centaines de lycéens, pancartes en main, dès 6h30. Parmi eux, Carla Courtiau s’est déplacée pour protester « contre les coupes budgétaires, la manière dont les classes sont réparties et le salaire de nos professeurs. » Selon le syndicat du secondaire, Snes-FSU, 27% des enseignants des collèges et lycées sont en grève ce jeudi, soit 10 points de moins qu’il y a quinze jours.

Les lycéens de l'établissement Magendie se sont fortement mobilisés ce jeudi 2 octobre.

Les lycéens de l’établissement Magendie se sont fortement mobilisés ce jeudi 2 octobre.

© France 3 Aquitaine / N. Pressigout

Une tendance confirmée dans les cortèges. Partout, cette journée a rassemblé bien moins de monde que la précédente mobilisation du 18 septembre. 1 700 personnes environ à Bayonne, contre 4 000 mi-septembre. L’une des raisons évoquées au hasard des manifestations ? Difficile d’entretenir la lutte sans gouvernement à l’horizon. « On ne sait pas trop où on va », avoue une enseignante bordelaise. 2 600 personnes ont battu le pavé ici dans la capitale girondine, selon la préfecture.

On ne voit pas ça comme un essoufflement, c’est un cycle de lutte.

Argitxu Dufau

Représentante syndicale – LAB

Et d’appuyer : « car faire grève, c’est faire le pari de perdre un jour de salaire pour les autres. » À Pau justement, l’intersyndicale marche cette matinée derrière une même bannière : « Les sacrifices, ça suffit ! » Après avoir posé un ultimatum à Sébastien Lecornu suite à la journée du 18 septembre, les syndicats estiment ne pas avoir été entendus et comptent continuer à peser à quelques jours de sa déclaration de politique générale.

Du côté de Pau, un représentant CGT abonde : « la force est du côté des gens. On appellera toujours à se mobiliser, sans attendre qu’un gouvernement dicte son agenda politique. » Pour beaucoup, ils n’en attendent rien. Il serait même déjà « illégitime » selon cette Bayonnaise : « il est piloté par une personnalité d’un camp politique qui a perdu les élections. On ne se fait aucune illusion. »

Ici à Pau, 2 500 personnes ont battu le pavé, pour demande plus de justice sociale.

Ici à Pau, 2 500 personnes ont battu le pavé, pour demande plus de justice sociale.

© France 3 Aquitaine / O. Lopez

Le cortège bayonnais a réuni 1 700 personnes. Le 18 septembre entre 4 000 et 10 000 personnes avaient défilé.

Le cortège bayonnais a réuni 1 700 personnes. Le 18 septembre entre 4 000 et 10 000 personnes avaient défilé.

© France 3 Euskal Herri – C. Etchegaray

Parmi leurs revendications, auxquelles le Premier ministre n’a pas donné suite vendredi dernier : l’abandon de la réforme des retraites, la taxe Zucman sur les hauts patrimoines ou encore l’augmentation des moyens pour les services publics.

Alors, partout dans la région, les manifestants encore présents sont là « pour marquer le coup, montrer que c’est du sérieux », lâche Capucine, enseignante depuis 2008 à Périgueux. Quand d’autres, comme Marie-Laure, à Bordeaux, espèrent désormais « pousser jusqu’à la grève générale. C’est ce que veulent les travailleurs, arrêter l’économie du pays ».