La tension est montée d’un cran jeudi après-midi à Marseille, où une centaine de manifestants propalestiniens ont été interpellés alors qu’ils tentaient de bloquer les accès du site de l’entreprise d’armement Eurolinks, accusée d’exporter du matériel militaire vers Israël.
Selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, « plus de cent personnes ont été interpellées et placées en garde à vue lors de ce rassemblement non déclaré, pour participation à un attroupement après sommations, et certaines pour dégradations ou violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Sur les réseaux sociaux, des vidéos montraient des drapeaux palestiniens accrochés aux locaux et des slogans tels que « Eurolinks assassine les enfants de Palestine » ou « Stop arming Israel ».
Une contestation qui s’amplifie depuis plusieurs mois
Ce n’est pas la première fois que l’entreprise marseillaise est visée. Le 18 septembre, une centaine de personnes avaient déjà bloqué l’entrée du site avec des poubelles et une banderole « Fermons l’usine génocidaire ». En juin, les dockers CGT du port de Marseille-Fos avaient refusé de charger des palettes destinées à Israël, dénonçant toute participation à ce qu’ils qualifiaient de « génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ».
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L’entreprise Eurolinks est également visée par une plainte déposée le 12 juin par la Ligue des Droits de l’Homme. L’ONG l’accuse de fournir des maillons pour fusils-mitrailleurs à IMI Systems, filiale d’Elbit Systems, le plus grand fabricant d’armement israélien. « L’implication des armes de l’entreprise Elbit Systems dans les violations commises par Israël dans la bande de Gaza a été formellement identifiée à de multiples reprises », affirme la LDH, qui a parallèlement porté plainte contre IMI Systems. Sollicitée à plusieurs reprises par l’AFP, la société Eurolinks n’a pas donné suite.