C’est toujours non. Les enfants de l’école Montessori « Les Rayons de Soleil » ne retourneront pas dans leur cour, jugée trop bruyante par le voisinage, a estimé la cour d’appel de Versailles, saisie après la décision rendue le 15 mai au sujet de cette école privée de Maisons-Laffitte (Yvelines).
La cour restera interdite d’accès le temps d’une médiation entre l’établissement et des habitants du quartier. « Les parties ont accepté de recourir à une médiation afin de résoudre à l’amiable le litige les opposant », a indiqué la juridiction dans un communiqué.
Un cahier des charges datant de… 1834
Depuis la rentrée, la centaine d’enfants de cette structure bilingue privée, dont les classes vont de la maternelle au CM2, ne peut plus accéder à cette cour. Dans sa décision rendue le 15 mai, le tribunal judiciaire de Versailles avait indiqué que l’école n’avait justifié « d’aucune démarche » afin de faire cesser les nuisances sonores. Le tribunal avait donné raison à un syndicat de copropriétaires en s’appuyant notamment sur un cahier des charges datant de… 1834.
L’établissement avait ensuite fait appel et demandé en référé (procédure d’urgence) l’arrêt de l’exécution provisoire de la décision de première instance.
« No kids »
« Je ne commente pas une décision de justice », mais cette affaire « pose un certain nombre de questions », a réagi auprès de l’AFP la haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry. « Comment peut-on, en 2025, considérer que les bruits joyeux de la récréation sont une nuisance à bannir ? », s’est-elle interrogée.
« À force de céder à la logique du ‘No Kids’, on construit une société qui veut des enfants silencieux, invisibles, aseptisés », a-t-elle poursuivi, avant d’en appeler à « une solution rapide, respectueuse des enfants et des riverains ».