Dix voix contre sept et une abstention. Candidat à la présidence du collège de Ligue 1, Pierre Ferracci, président du Paris FC, a été battu par son homologue de Lille Olivier Letang. Ce dernier succède à Jean Pierre Caillot, qui occupait ce poste jusqu’à la descente de Reims en Ligue 2.
Pour Pierre Ferracci, ce vote constituait une première tentative de mettre un pied dans les instances. Alors que sa voix a toujours porté, il préférait jusque-là œuvrer en coulisses. Mais il semble désormais bien décidé à prendre des responsabilités dans le foot français dans un futur proche. Cette élection à un poste stratégique lui a déjà permis de sonder, voir les forces en présence et de compter ses soutiens.
Malgré le soutien de Lens et l’OM
Pour préserver l’anonymat des votants, il avait déjà obtenu qu’elle soit à bulletins secrets. Mais Olivier Letang a été soutenu par Vincent Labrune et ses proches pour barrer la route à Pierre Ferracci qui pouvait notamment compter sur les voix de Lens, Marseille ou Le Havre. Ce dernier n’a en effet jamais caché son opposition à l’actuel président de la LFP. Il défend notamment une répartition plus égalitaire des revenus et moins favorables aux gros clubs.
La victoire de Letang est donc aussi celle de Labrune, la deuxième pour le pouvoir en place après les élections de Fabrice Bocquet, Loïc Féry et Waldemar Kita au conseil d’administration le 15 septembre au détriment de Jean-Michel Roussier.
« Je tiens à féliciter Olivier Létang, qui s’est énormément investi dans les instances ces douze derniers mois, pour son élection à la présidence du collège Ligue 1, Les instances sont désormais au complet pour mener, dans l’unité je l’espère, les chantiers de réforme importants qui nous attendent dans les prochaines semaines », a déclaré Vincent Labrune dans un communiqué.
Prochain candidat à la Ligue ?
Mais le revers électoral de Pierre Ferracci ne devrait pas mettre fin à ses ambitions à la LFP. En cas de changement de modèle de gouvernance, il pourrait en effet être un candidat crédible, ce qui pose la question de son avenir au Paris FC à moyen terme.
S’il a conservé 29,4 % du capital après la vente du Paris FC à la famille Arnault (52,4 %) et Red Bull (10,6 %), il était initialement prévu qu’il vende ses parts et quitte son poste de président à l’issue de la saison 2026-2027. Mais restera-t-il jusqu’à cette échéance. Alors qu’il reste très impliqué sur les dossiers du club et est toujours influent en interne, son pouvoir décisionnaire va forcément diminuer avec les arrivées de Jean-Marc Gallot (directeur général) et Alexandre Battut (directeur financier), tous les deux issus du groupe LVMH. Ces nominations marquent clairement une reprise en main de l’actionnaire principal.
Cet été, des divergences sur le mercato sont apparues entre la direction sportive et Red Bull. Elles ont provoqué le départ de son fils François Ferracci remplacé par Marco Neppe, au poste de directeur sportif. Sur le plan affectif, c’est forcément un coup dur pour Pierre Ferracci. Si l’entente reste cordiale avec les actionnaires, ils n’ont pas toujours été d’accord sur les orientations prises. Même s’il refuse de s’exprimer là-dessus, son avenir au Paris FC reste donc incertain, surtout s’il trouve une belle porte de sortie.