Camille Razat, avec Patrick Timsit dans Les Disparues de la gare.
Disney +

ENTRETIEN – Célèbre grâce à Emily in Paris, la comédienne est l’une des héroïnes des Disparues de la gare, série disponible sur Disney + le 8 octobre.

Entre 1995 et 2001, une jeune fille a disparu et trois ont été retrouvées mortes à Perpignan. Une enquête sur deux décennies a permis de retrouver les assassins, mais pas la disparue, Tatiana Andujar, dont la mère Marie-Josée se bat toujours pour savoir la vérité… Ce sinistre fait divers est retracé dans Les Disparues de la gare , série disponible le 8 octobre sur Disney +, avec pudeur, délicatesse et une dimension féministe assumée portée notamment par le personnage de Flore, une jeune enquêtrice qui fait ses premières armes sur cette affaire et sert de fil conducteur à l’histoire.

Camille Razat lui prête ses traits. Célèbre grâce à son rôle dans Emily in Paris,  la jeune femme est la star de cette rentrée. Également au générique de Nero, sur Netflix le 8, elle tourne actuellement Le Rouge et le noir , une autre série pour France 2. Elle y interprète Mathilde de la Mole face à Julien Sorel – Victor Belmondo. Rencontrée au festival de la fiction de la Rochelle mi-septembre, où la série Les Disparues de la gare était présentée en avant-première, elle a brillé par son look et surtout ses chaussettes toutes de strass et paillettes sur le carpet du festival !


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TV MAGAZINE. – La dimension féministe des Disparues de la gare vous importait-elle quand vous avez accepté le rôle ?
CAMILLE RAZAT. – La trajectoire de Flore est intéressante car elle arrive dans un milieu exclusivement masculin, dans les années 90, et elle doit s’imposer pour pouvoir exposer ses idées. En tant que femme, elle ressent des choses que ses collègues ne sont pas forcément aptes à ressentir. L’approche de ce combat, toujours autant d’actualité hélas, est très contemporaine. Elle est élégante dans l’écriture, pas revendicatrice ni revancharde. Je ne suis pas une féministe enragée, même si un combat doit souvent passer par ça pour se faire entendre.

Fait rare dans cette série, aucun personnage n’est dans la séduction, même si Flore noue une relation complexe avec un de ses collègues…
Oui, ça fait du bien de passer outre l’aspect commercial de la séduction. J’aime beaucoup la relation entre Flore et Arnaud (joué par Kevin Azaïs), et la façon dont elle évolue. Elle commence par une agression violente. On comprend ensuite que le personnage n’est pas unidimensionnel. C’est sans aucun doute son éducation qui l’a rendu ainsi. Il n’est pas forcément méchant mais n’a pas appris autre chose. Ils se reniflent sans jamais accepter d’être ensemble. Elle ne veut pas que ça prenne de la place dans sa vie car elle est obnubilée par l’affaire, et elle met de la distance. Et, lui, n’avait pas imaginé que ça pourrait prendre autant de place dans la sienne.

Comment a été rendue cette atmosphère oppressante et comme en apesanteur à la fois ?
Il y a ce côté «nordique noir» des bons polars danois. Le climat est effectivement très lourd et presque volatil en même temps. Cela vient de la mise en scène de Virginie Sauveur et sa façon de filmer les acteurs. C’est assez systématique chez elle, elle filme beaucoup l’écoute. Quelqu’un parle mais elle fait le choix de poser sa caméra sur l’autre personnage. Et dans l’écoute, il y a plus de réponses que dans ce qui est dit. C’est une femme, elle vient du cinéma et ça se sent…