Au Parc OL,

« J’ai été étonné que l’OL fasse venir Karmarec, il a 24 ans, il n’est pas international. Lyon a vraiment perdu en qualité de manière stratosphérique. » Seulement trois jours après sa signature estivale en Ligue 1, Adam Karabec a peut-être eu écho des étranges doutes émis à son sujet sur une émission sportive française. Mais qu’il se rassure : en moins de deux mois, les supporteurs lyonnais ont bien retenu son nom, davantage tchèque que breton donc, et ils voient en lui un prometteur ailier droit de 22 ans (un autre détail), d’ailleurs devenu international le 8 septembre.

Il a suffi d’un récital contre le RB Salzbourg (2-0), jeudi en Ligue Europa, pour que la vraie interrogation le concernant soit la suivante : doit-on vite le surnommer « Kaviarbec » ou « Karabeckam » ? Car après avoir inscrit un but pour sa première apparition au Parc OL, le 23 août face au FC Metz (3-0), l’ancien milieu offensif du Sparta Prague vient de régaler ses partenaires avec ses deux premières passes décisives de la saison. Et si on avait eu un avant-goût de sa soyeuse patte gauche, on ne l’imaginait pas un instant être capable de débloquer un match avec son pied droit.

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J’accepte« Un ballon extraordinaire » (du droit) pour Satriano

L’OL aurait pu être sonné par le penalty gâché par son compatriote Pavel Sulc (0-0, 7e), mais sur une relance cata du gardien autrichien Alexander Schlager dans sa zone, Adam Karabec a bel et bien tout fait avec son pied faible. Buteur grâce à sa galette (1-0, 11e), l’attaquant uruguayen Martin Satriano décrit l’action, non sans admiration.

« Dès que j’ai vu Adam faire une bonne interception, je savais qu’il allait me mettre un ballon extraordinaire derrière. Après, ça n’était pas facile pour moi, mais un peu quand même… Je connais sa qualité de centres. Cette semaine en préparant ce match, on a beaucoup travaillé ensemble sur ses centres. »

Une partie du mérite revient donc à Paulo Fonseca, à l’image plus globale du bluffant début de saison lyonnais (7 victoires en 8 matchs et toujours aucun but concédé à 11 contre 11). En l’absence prolongée du percutant Ernest Nuamah (opéré d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche en avril), le coach portugais n’hésite pas à installer le jeune Tchèque sur l’aile droite, et même à ne pas convoquer dans le groupe son principal concurrent au poste Rachid Ghezzal pour ce dernier match.

Martin Satriano n'a plus marqué depuis avril 2024 et Ruben Kluivert (au premier plan) est en galère depuis son arrivée à Lyon ? Aucun problème pour Adam Karabec (au fond), qui s'est chargé de faire briller ses deux coéquipiers jeudi. Martin Satriano n’a plus marqué depuis avril 2024 et Ruben Kluivert (au premier plan) est en galère depuis son arrivée à Lyon ? Aucun problème pour Adam Karabec (au fond), qui s’est chargé de faire briller ses deux coéquipiers jeudi.  - O. Chassignole / AFPIl aurait pu finir avec quatre passes dé jeudi

La confiance lui a été sacrément bien rendue par l’intéressé jeudi : 32 passes réussies sur 36 dont cinq passes clés, parmi lesquelles un centre fouetté et téléguidé de grande classe (du gauche cette fois) pour le but du break de Ruben Kluivert (2-0, 57e). En première période, Nicolas Tagliafico et Corentin Tolisso auraient également pu fructifier deux autres offrandes d’Adam Karabec, auteur par ailleurs de deux petits ponts dévastateurs le long de la ligne de touche.

OK, le manque de vitesse et de dimension athlétique du gaillard risque d’être un écueil sur toute une saison de Ligue 1. Mais ce joueur a indéniablement quelque chose, comme le laissait supposer son encourageant prêt à Hambourg en 2024-2025 (3 buts et 7 passes dé en 31 matchs de Bundesliga 2).

« J’essaie de faire des choses spéciales »

« Je pense être un joueur technique, indiquait-il lors de sa première interview pour l’OL. J’essaie de faire des choses différentes, des choses spéciales que les gens n’attendent pas et qui apportent de la joie. » Sa passe derrière la jambe d’appui en direction de Khalis Merah, dimanche dernier à Lille (0-1), a dans ce registre été un bonbon pour tous les observateurs, et notre Ligue des talents n’a pas manqué de vite la relayer sur ses réseaux sociaux.

Adepte des compilations affolant la toile, le supporteur lyonnais Matolisso ne s’y est pas trompé non plus en dégainant dès 22h52 jeudi les highlights du Tchèque sur son compte X. Fan de Neymar, lancé dans le monde professionnel par le Sparta Prague à 16 ans, celui qui se voit davantage comme un meneur de jeu que comme un ailier droit a le profil pour figurer sur le podium des bons coups tombés du ciel de la part de la cellule recrutement de l’OL, aux côtés de Dominik Greif (ex-Majorque) et de Tyler Morton (ex-Liverpool).

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Car surtout, vu qu’il s’agit du critère vital à Lyon depuis cet été : l’arrivée d’Adam Karabec s’est faite auprès du Sparta Prague via un prêt payant d’un an pour 300.000 euros, avec une option d’achat fixée à 3,5 M€. On vous l’assure après vérification : le pied gauche d’Adam Karabec est compris dans cette transaction inespérée, que la direction de l’OL pourrait raisonnablement lever dès ce vendredi au petit-déjeuner.