Apple a retiré de son AppStore les applications mobiles utilisées pour signaler anonymement les déplacements de la police de l’immigration.
Ces applis ont gagné en popularité ces derniers mois à mesure que la campagne d’expulsion des migrants clandestins du président Donald Trump s’est intensifiée.
Depuis hier, le 2 octobre, les applications de localisation de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), dont la populaire ICEBlock, étaient inaccessibles sur l’AppStore.
La procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, a déclaré à la chaîne d’information Fox Business que le ministère de la Justice avait « contacté Apple aujourd’hui pour exiger le retrait de l’application ICEBlock de son AppStore, ce qu’Apple a fait ».
« Sur la base des informations que nous avons reçues des forces de l’ordre concernant les risques pour la sécurité associés à ICEBlock, nous l’avons supprimée de l’App Store, tout comme les applications similaires », a pour sa part expliqué Apple à NBC News.
Manifestations anti-ICE
Les responsables de l’administration Trump ont sans surprise vivement critiqué ces applications, estimant qu’elles mettaient en danger les agents.
Le mois dernier, une fusillade a tué deux détenus dans un centre de l’ICE au Texas. Selon les autorités, qui estiment que l’attaque visait en réalité le personnel de l’ICE, le tireur avait utilisé ce type d’application les jours précédents.
Des manifestations anti-ICE ont régulièrement lieu à travers le pays. Ces mobilisations sont souvent organisées par des associations de défense des droits des migrants, qui accusent la police fédérale de l’immigration d’abus et de violences lors des arrestations.
Les militants rappellent que l’ICE procède fréquemment à des descentes dans des quartiers résidentiels, des gares routières ou même des hôpitaux, provoquant un climat de peur parmi les communautés immigrées.
La décision d’Apple, qui contrôle étroitement son AppStore, illustre la pression croissante exercée par le gouvernement américain sur les grandes entreprises technologiques pour limiter certains contenus jugés « sensibles ». Elle relance aussi le débat sur la frontière entre liberté d’expression, sécurité nationale et protection des populations vulnérables.
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