Après une augmentation de 42% en 2024, la hausse des homicides se poursuit dans l’agglomération lyonnaise, malgré de bons résultats par endroits.
«J’aimerais bien avoir le même nombre d’homicides qu’à Marseille». Le procureur de la République de Lyon, Thierry Dran, est revenu dans une interview accordée au journal local Le Progrès sur la hausse des meurtres, liés notamment au trafic de stupéfiants sur le ressort de Lyon. Le nombre d’homicides y était en augmentation de 42% en 2024. La tendance se poursuit en 2025. Selon les chiffres présentés par le procureur de la République, 16 homicides et 58 tentatives ont été commis sur le premier semestre contre 22 et 92 sur l’ensemble de l’année précédente.
Des chiffres qui placent Lyon, dont l’agglomération est plus peuplée, devant Marseille, malgré la réputation de cette dernière en termes de narcotrafic. À Lyon, la moitié des homicides seraient liés au trafic de stupéfiant. Une source sécuritaire tempère néanmoins auprès du Figaro ces annonces, rappelant qu’en 2024 le département du Rhône a connu 27 homicides, contre 67 dans les Bouches-du-Rhône.
À Lyon, les têtes du trafic de stupéfiants restent originaires de la région mais sont parfois concurrencées par des malfaiteurs originaires d’autres territoires, en France ou à l’étranger, a détaillé le procureur de la République à BFM, précisant poursuivre la stratégie de saisie des biens pour frapper les têtes de réseau au porte-monnaie.
Violences en hausse
Une «guerre» contre le narcotrafic dans laquelle Thierry Dran dit parvenir à obtenir de bons résultats par endroits, notamment à Villeurbanne, où une unité spécialisée a été créée après de nombreux meurtres liés au trafic de drogue. Mais les actions policières de démantèlement des points de deal et des réseaux génèrent aussi des tensions entre clans. Et des violences pour reprendre des espaces de vente. Cette tendance suit celle d’une hausse générale des violences aux personnes, précise-t-il.
Les vols avec violence, dont plusieurs cas de vol de collier à l’arraché commis sur des personnes âgées ont fait la une de l’actualité ces dernières semaines, constituent 30% des passages en comparution immédiate. La délinquance des mineurs, elle, diminue mais les faits sont plus violents, comme en témoignent les rixes parfois mortelles, au couteau entre adolescents.