Ces avocats ont annoncé vendredi vouloir porter plainte pour «détournement de navire» et «détention arbitraire».
L’inaction des autorités françaises est dénoncée par les avocats de 35 Français qui avaient embarqué à bord de la flottille internationale d’aide pour Gaza, interceptée par les forces israéliennes et ont annoncé vendredi 3 octobre vouloir porter plainte pour «détention arbitraire». «Nous sommes sans aucune nouvelle, ni aucun lien avec ces 35 ressortissants» français, qui avaient donné mandat à des avocats de les représenter, a déclaré lors d’une conférence de presse Maître Anouck Michelin, qui les défend aux côtés de Me Raphaël Kempf, Maître Romain Ruiz, et Maître Chirinne Ardakani. «Ils avaient un objectif parfaitement licite, légal et pacifique d’acheminer des vivres et médicaments à la population gazaouie dans un contexte génocidaire», a souligné Maître Ardakani.
Ces avocats, qui reprochent aux autorités consulaires de ne pas leur donner de nouvelles, entendent porter plainte pour «détournement de navire» et «détention arbitraire». Ces Français «sont détenus aujourd’hui en Israël alors même qu’Israël (n’a) aucun titre permettant de les priver de liberté», a souligné Maître Kempf.
Les avocats demandent aussi à la France de se joindre à la procédure initiée fin décembre 2023 par l’Afrique du Sud au sujet de la situation à Gaza devant la Cour internationale de justice (CIJ). Cette dernière a appelé, en janvier 2014, Israël à prévenir tout éventuel acte relevant du «génocide», mettant en garde contre un «risque réel et imminent» de «préjudice irréparable» pour les Palestiniens. Israël rejette l’accusation de génocide. En ne portant pas secours aux Français embarqués sur la flottille, la France «manque à ses obligations internationales» et «se rend complice des violations des droits de l’homme» par Israël, a affirmé Maître Romain Ruiz.
«Respecter» le droit international
Jeudi à Copenhague, le président Emmanuel Macron avait demandé aux autorités israéliennes de «respecter» le droit international concernant la flottille et de faire en sorte que les Français à bord des bateaux soient «protégés».
La flottille Global Sumud de 45 bateaux, où se trouvaient des personnalités politiques et des militants, était partie d’Espagne en septembre dans le but de briser le blocus imposé par Israël au territoire palestinien en guerre, en proie à la famine selon l’ONU.
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Mercredi soir, la Marine israélienne a commencé à intercepter les bateaux après avoir averti les équipages qu’ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle. Plus de 400 militants à bord de 41 navires de la flottille ont été arrêtés lors d’une opération d’environ douze heures, a précisé jeudi soir un responsable israélien. Vendredi matin, la flottille pour Gaza a annoncé que son dernier bateau en route pour le territoire palestinien avait été «intercepté».