Un coup de frais se prépare au musée national Picasso-Paris ! Dix ans après avoir triplé sa surface d’exposition, ce dernier va connaître une nouvelle grande transformation. Inauguré en 1985 au cœur du quartier du Marais, l’établissement public – détenteur du plus important fonds d’œuvres de Pablo Picasso (plus de 5 000, auxquelles s’ajoutent 200 000 pièces d’archives) – vient en effet d’annoncer, lors de la soirée organisée en ses murs le 28 septembre pour fêter ses 40 ans, la création d’une aile supplémentaire destinée aux expositions temporaires, ainsi que d’un nouveau jardin de sculptures, accessible librement et gratuitement depuis la rue. Le tout à la faveur de travaux qui se dérouleront de 2028 à 2030 à musée ouvert.
D’un coût total de 50 millions d’euros financés sur les fonds propres du musée et grâce à du mécénat (dont une contribution significative de la famille Picasso), le projet « Picasso 2030 » se présente comme « une nouvelle étape, essentielle et décisive » pour l’établissement qui sera réalisée « dans le respect absolu de son bâtiment historique », l’hôtel Salé – un hôtel particulier baroque du XVIIe siècle doté d’un superbe grand escalier, et de deux pavillons latéraux fermant une cour d’honneur.
Un espace d’exposition temporaire doublé mais aussi un café, une librairie…
« Le bâtiment est magnifique et très bien entretenu, mais au fur et à mesure j’en ai vu les limites, car tous les flux se croisent sans arrêt. Le musée a été conçu dans les années 1980 comme un écrin, et non un lieu de vie », explique dans Le Monde la présidente de l’établissement, Cécile Debray, qui a porté le projet en convainquant la Ville de Paris, l’État et les héritiers de Picasso.
Visite-atelier en famille de l’exposition « Picasso-Rodin »
i
© Musée Picasso / Voyez-vous / Laetitia d’Aboville
Imaginée par un architecte sélectionné sur concours, une nouvelle aile « lumineuse, modulable et spacieuse », dotée d’un toit-terrasse végétalisé, sera ainsi créée. Donnant sur la rue Vieille-du-Temple, et « conforme aux standards des grands musées internationaux », celle-ci permettra de doubler la surface allouée aux expositions temporaires, qui passera de 400 à 800 m², et d’ajouter des « espaces adaptés aux besoins muséographiques, techniques et de conservation », dont des bureaux. La place libérée au rez-de-chaussée et au sous-sol de l’hôtel Salé offrira l’occasion d’y installer un café-restaurant donnant directement sur le jardin, une « librairie de référence sur l’art moderne », ainsi que « des espaces pédagogiques et de médiation innovants », précise l’établissement dans un communiqué.
À lire aussi :
« Une redécouverte majeure » : peint par Picasso pendant l’Occupation, un portrait de Dora Maar ressurgit à Paris
Un jardin public avec dix sculptures de Picasso
L’autre grande nouveauté sera la création d’un jardin « unique et exceptionnel » de 2 300 m², « ouvert sur la ville » afin de désacraliser l’entrée de l’établissement, en brouillant les frontières entre musée et espace public. Fruit d’une fusion entre le jardin actuel et le square de l’hôtel-Salé-Léonor Fini (actuellement séparés par une grille), celui-ci sera accessible à tous gratuitement depuis la rue Vieille-du-Temple, de la même façon qu’un jardin public. Entièrement redessiné par un paysagiste, et incluant un espace spécifique dédié aux jeunes enfants, il permettra aux visiteurs de se promener parmi dix sculptures originales de Picasso (notamment issues de son bestiaire), et même de les toucher – un dispositif inspiré des jardins scandinaves, et très populaire en cette ère où les musées se penchent de plus en plus sur l’inclusion et la démocratisation de l’art.
À lire aussi :
À quoi ressemblera le Centre Pompidou en 2030 ? Après les critiques, l’ambitieux projet architectural dévoilé
Arrow
Musée national Picasso – Paris
5, rue de Thorigny • 75003 Paris
www.museepicassoparis.fr