Par

Rédaction Paris

Publié le

22 avr. 2025 à 10h59

La politique menée par la préfecture de police de Paris serait-elle discriminatoire ? C’est en tout cas ce que laissait entendre le rapport publié par la Défenseure des droits le 9 avril 2025. Un document vivement contesté par Laurent Nuñez.

Une partie de la population jugée « indésirable »

  • Le préfet de police de Paris a ainsi dénoncé une étude « à charge ». Commandé au centre de recherche sur les inégalités sociales de Sciences Po, le rapport relève un ciblage « discriminatoire » visant des personnes jugées « indésirables » sur la base de « l’âge, le genre, assignation ethno-raciale et précarité économique ».

Il décrit également « une politique institutionnelle » destinée à évincer de l’espace public parisien des personnes « indésirables », soit des jeunes racisés issus de milieux populaires.

Autre problème mis en avant dans ce document : « la pratique de la multi-verbalisation » en région parisienne sur la base d’une quarantaine d’entretiens réalisés avec des jeunes multi-verbalisés entre janvier 2019 et juin 2024 et qui vivent majoritairement intramuros.

Des propos « éminemment diffamatoires »

Dans un courrier adressé à la Défenseure des droits daté du 16 avril, que l’AFP a pu consulter lundi, Laurent Nuñez dénonce une méthodologie qui « apparaît plus que discutable » : selon lui, cette enquête serait « menée exclusivement à charge » et fonderait « ses résultats sur des propos déclaratifs […] sans jamais interroger l’institution policière ».

Vidéos : en ce moment sur Actu

Il a également regretté que l’institution du Défenseur des droits se fasse le relais de travaux ne faisant état d’« aucun caractère scientifique ».

Dans un autre courrier daté du 18 avril, à l’attention des députés cette fois et dont l’AFP a également eu connaissance, le préfet invite les élus à « adopter la plus grande prudence et réserve » face à un document qui, selon lui, « affirme l’existence au sein de la police nationale d’une politique institutionnelle qui vise à évincer de l’espace public parisien des catégories de population définies par l’institution policière comme » indésirables « ».

Ces propos, assure Laurent Nuñez, sont « éminemment diffamatoires » et participeraient selon lui à « encourager la défiance envers les institutions étatiques ».

« Plus que leur remise en cause aveugle et le discrédit récurrent, ces policiers […] ont besoin d’être soutenus », conclut le préfet, évoquant sa « franche indignation » face à ces travaux.

Avec AFP.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.