Maverick Viñales s’interroge sérieusement sur la suite à donner à sa saison. Très bien lancé dans ce championnat, l’Espagnol a été victime d’une lourde chute pendant les qualifications du GP d’Allemagne, dont il s’est relevé avec une blessure complexe à l’épaule gauche. Il a par la suite manqué quatre Grands Prix et, s’il a tenté un premier retour au mois d’août, qu’il lui a fallu avorter, il a réellement repris la compétition à Barcelone, il y a un mois.

Seulement, à son quatrième week-end depuis ce retour, le pilote Tech3 est incontestablement en souffrance. Il était pourtant arrivé en Indonésie confiant de s’y sentir mieux qu’au Japon le week-end dernier, sauf que la première journée d’essais l’a confronté à une réalité douloureuse.

« Ça a été une journée très compliquée », admet-il. « Je ne m’améliore pas actuellement, surtout au niveau de la force. Sur cette piste, qui est très exigeante au niveau des changements de direction, je suis très lent. Et puis je perds une seconde sur mes coéquipiers entre les virages 5 et 9. Ça fait beaucoup. »

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« Je n’ai pas de force, j’ai très mal, avec des douleurs soudaines. On pensait que ça irait mieux sur la moto, mais rien ne s’est amélioré. J’ai juste gagné un peu de mobilité mais pas de force. Imaginez à Phillip Island dans deux semaines, où il n’y a que des changements de direction à haute vitesse, je ne pourrai même pas faire un tour. »

« Pour nous et surtout pour moi, le mieux est que je m’arrête. Ça n’a pas de sens de faire 15e ou 18e », ajoute Maverick Viñales à l’issue de cette première journée de piste à Mandalika. Il ne cache pas qu’il va se pencher sur la question avec son équipe, pour potentiellement faire prévaloir la raison et prendre un peu de repos supplémentaire d’ici au début de l’intersaison.

« Il y a beaucoup de choses à analyser. On va discuter avec l’équipe, pour voir ce qu’il vaut mieux faire, s’il vaut mieux que je m’arrête et que je revienne quand je serai pleinement remis ou bien que je continue comme ça. Mais continuer comme ça, c’est très dur pour moi parce que j’ai mal et que je perds beaucoup de feedback de la part de la moto. Il faut qu’on fasse vraiment preuve d’intelligence et qu’on voie quelle est la meilleure manière de faire pour que je me remette plus vite. »

« Il faut que je parle avec l’équipe. Je ne suis pas sûr, parce que je veux être sur la moto. Mais il faut parler avec le staff médical et avec tout le monde pour voir ce qu’il est mieux de faire », ajoute le pilote espagnol, précisant : « L’idée est d’arrêter dimanche, mais on verra bien car je dois en parler avec l’équipe. »

Ça valait la peine d’essayer, car j’ai compris que je devais m’arrêter.

Qu’il courre ou non ce week-end, Viñales sait qu’il sera à bout de forces, et il apparaît déjà hors de question qu’il se rende en Australie dans deux semaines. « Je pense que le plus raisonnable est que je m’arrête et que j’attende d’être en forme. J’ai besoin d’être à 100%, ou au moins à 80%, mais pour l’instant, j’en suis loin. Je pensais avoir plus de force, mais sur ce circuit, je le ressens beaucoup », regrette-t-il.

S’arrêter maintenant et peut-être revenir au test de Valence

Dans sa chute, Maverick Viñales s’est luxé l’épaule, mais aussi procuré une fracture, ainsi que des lésions sur un ligament et un tendon. Opéré mi-juillet, il a compris qu’il allait lui falloir du temps pour pleinement récupérer. Bien qu’il ait repoussé son retour, il a plusieurs fois expliqué très mal dormir, voire piloter d’une main dans les premiers temps.

Aujourd’hui, la bonne nouvelle est que sa blessure n’a pas empiré. « Elle ne s’est pas aggravée, mais je ne vais pas mieux », dit-il. « Je pensais que Misano serait le plus difficile, mais Mandalika est bien pire. Mon problème, c’est que dans les virages à droite, ça va très bien, j’ai la vitesse normale. Mais quand je veux changer vers la gauche, je ne le fais pas parce que je n’ai pas de force ; alors j’arrive en retard et je veux quand même prendre le virage parce que je suis têtu, mais je mets 62° d’angle et elle se dérobe. »

Maverick Viñales est particulièrement en difficulté dans les virages à gauche.

Maverick Viñales est particulièrement en difficulté dans les virages à gauche.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Compte tenu de la nature de sa blessure et de l’opération pratiquée, Viñales sait qu’il doit composer avec un long processus pour pleinement se remettre. « Le premier mois, le bras est en écharpe : du deuxième au quatrième mois, il s’agit de récupérer la mobilité, et j’en suis à deux mois et demi ; puis, du quatrième au sixième mois, on reprend un peu de force. À partir de six mois, on peut déjà avoir des forces, mais ça me mène déjà à la saison prochaine. »

Il apparaît à présent que seul le repos lui permettrait de se remettre plus rapidement. Le plan se dessine donc clairement : « Maintenant, je m’arrête et je me rétablis autant que me le permet la douleur. Ce qu’on se dit, c’est que plus tôt je m’arrête, plus tôt je me rétablis. On est en train de discuter du fait d’aller à Valence pour faire le test d’intersaison. »

Une chose est d’ores et déjà certaine : Maverick Viñales ne regrette pas ce qu’il a tenté de faire malgré l’issue qui est en train de prendre corps : « Ça valait la peine d’essayer, car j’ai compris que je devais m’arrêter. Si je n’avais pas essayé, j’aurais eu d’énormes remords. Maintenant, je sais que je dois m’arrêter, je ne peux pas récupérer entre deux courses, je n’en ai pas le temps. »

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