© Shutterstock – La RATP conservera 70 % des lignes de bus et 75 % des agents à Paris et en petite couronne, malgré la fin de son monopole, selon Ile-de-France Mobilités.
L’ouverture à la concurrence du réseau d’autobus franciliens atteint son épilogue. Ile-de-France Mobilités (IDFM) a annoncé que la RATP, via sa filiale Cap Ile-de-France, était pressentie pour exploiter les deux derniers lots encore en jeu, dits “Rive gauche” et “Rive droite”. Ces lots regroupent 67 lignes, dont certaines parmi les plus fréquentées de la capitale, et représentent environ 5 000 agents.
Avec ce gain, la RATP devrait conserver 70 % des lignes de bus à Paris et en petite couronne, soit près des trois quarts des effectifs concernés. Au total, l’activité équivaut à un chiffre d’affaires annuel de 460 millions d’euros. Le vote formel du conseil d’administration d’IDFM, prévu le 17 octobre, devrait valider cette attribution.
Jean Castex salue un succès collectif
Pour Jean Castex, PDG de la RATP et futur patron de la SNCF, cette victoire a une portée symbolique. “Grâce au travail intense mené par l’ensemble du groupe, la RATP continuera d’exploiter ces deux lots parisiens, cœur historique de notre activité et de notre savoir-faire”, a-t-il affirmé dans un message adressé aux salariés. Une manière de rappeler la résilience d’un opérateur qui, malgré l’ouverture à la concurrence, reste dominant sur son terrain d’origine.
Les critiques d’une privatisation jugée brutale
Au conseil régional, le groupe de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne dénonce une “privatisation de l’exploitation des lignes de bus RATP” et regrette un “morcellement du réseau”. Ces élus soulignent que l’arrivée d’opérateurs privés marque une rupture dans l’histoire des transports franciliens.
Pour IDFM, cette évolution est avant tout un passage obligé. L’ouverture à la concurrence est en effet imposée par la réglementation européenne et nationale. Au total, 19 000 salariés sont concernés par ce vaste mouvement, dont 15 000 conducteurs.
La RATP largement en tête malgré la concurrence
Depuis le lancement de l’ouverture du marché en 2021, la RATP a remporté environ 60 % des lots mis en concurrence, et jusqu’à 75 % lors de la troisième vague d’attribution en juin. Sur les marchés qu’elle n’a pas conservés, d’autres opérateurs comme Keolis, Transdev ou encore l’italien ATM se sont imposés.
Le 1er novembre, les premières lignes confiées à ces nouveaux acteurs basculeront officiellement dans leur giron. Un moment historique pour l’organisation des transports par bus en Île-de-France, mais qui confirme que, même concurrencée, la RATP demeure incontournable.