l’essentiel
Selon un sondage Odoxa, la Ligne nouvelle Sud-Ouest (LNSO) bénéficie d’un soutien écrasant : 87 % dans le Sud-Ouest et 76 % à l’échelle nationale. Réduction des temps de trajet, désenclavement des territoires et atouts écologiques expliquent l’adhésion massive à ce projet ferroviaire, malgré quelques réserves sur l’impact environnemental local et le coût.

Un grand oui, franc, massif, transpartisan, local et national : tel est l’enseignement du sondage Odoxa sur la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bourdeaux-Dax, rebaptisée Ligne nouvelle Sud-Ouest (LNSO), dont nous dévoilons les résultats.

87 % de soutien dans le Sud-Ouest, 76 % en France

Ce sondage, réalisé pour le compte de GPSO, confirme le soutien très fortement majoritaire qui s’était déjà exprimé lors de la précédente enquête d’avril 2024. Le projet ferroviaire de grande ampleur destiné à relier Bordeaux à Toulouse en une heure et à prolonger l’axe vers Dax puis l’Espagne, continue de bénéficier d’un appui solide, tant dans les territoires directement concernés, à quelques nuances près, que dans l’opinion nationale.

Soutien au projet LNSO

Soutien au projet LNSO
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Près de neuf habitants du Sud-Ouest sur dix se disent favorables à la LNSO, soit une adhésion encore en hausse (+ 1 point en un an). À l’échelle nationale, trois Français sur quatre partagent ce soutien (76 %). L’adhésion repose d’abord sur l’utilité perçue du projet alors que l’Occitanie est la dernière région de France à être exclue de la grande vitesse : 86 % des habitants jugent ainsi la ligne « utile », un taux quasi identique quel que soit le département. La Haute-Garonne culmine à 91 % de soutien, tandis que même les Pyrénées-Atlantiques, traditionnellement plus réservées, enregistrent 78 %.

Un soutien quelle que soit la sensibilité politique

Politiquement, le projet transcende les clivages : 79 % des sympathisants écologistes y sont favorables, tout comme 93 % des électeurs LR, 88 % des proches de Renaissance ou encore 85 % de ceux de LFI. Cette rare unanimité politique souligne le caractère structurant de la LNSO pour le territoire, n’en déplaise aux élus qui s’y opposent et on pense notamment au maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic, dont la ville tire pourtant bénéfice de la LGV Bordeaux-Paris financée en partie – faut-il le rappeler – par les Occitans…

Soutien au projet LNSO par proximité politique

Soutien au projet LNSO par proximité politique
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Le principal atout identifié par l’enquête reste la réduction spectaculaire des temps de parcours : Bordeaux-Toulouse en une heure, Toulouse-Paris en 3 h 10 au lieu de 4 h 30. Mais au-delà, 85 % des habitants estiment que la LNSO « rapprochera les villes du Sud-Ouest du reste de la France et de l’Espagne ». 82 % considèrent que la ligne améliorera les échanges transfrontaliers et 84 % anticipent un impact positif sur l’économie et l’emploi.

Impact du projet sur la connexion entre les villes du Sud-Ouest

Impact du projet sur la connexion entre les villes du Sud-Ouest
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Perception détaillée des divers avantages de la LNSO Pour

Perception détaillée des divers avantages de la LNSO Pour
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La dimension environnementale n’est pas en reste : 76 % pensent que le projet réduira l’usage de la voiture, 82 % celui de l’avion, et 66 % qu’il limitera le trafic des camions en libérant des capacités sur la ligne classique. Cette convergence entre efficacité, écologie et développement économique explique l’ampleur du consensus. A l’heure où il faut réduire notre empreinte carbone, le train apparaît évidemment comme un atout.

Un projet qui répond à un sentiment d’isolement

Le sondage souligne également le besoin ressenti de désenclavement : 26 % des habitants du Sud-Ouest et jusqu’à 39 % en zone rurale, estiment être mal reliés au reste du territoire. Dans ce contexte, la perspective de nouvelles dessertes (Agen, Montauban, Dax, Bayonne, Mont-de-Marsan) renforce l’adhésion. Les habitants ne se contentent pas de voir un gain pour la « grande vitesse » : 70 % pensent que la LNSO améliorera leur vie quotidienne, et plus de la moitié (54 %) estime qu’elle les rendra « plus heureux d’habiter leur commune ».

Cette relation entre grande vitesse et lignes du quotidien est défendue de longue date par les élus occitans et notamment Carole Delga, présidente de la Région.

Quelques réserves

Deux tiers des habitants déclarent qu’ils voyageront davantage vers d’autres villes françaises et vers l’Espagne ou le Portugal grâce à la LNSO. En miroir, 83 % estiment que les Français se rendront plus souvent dans le Sud-Ouest, et 78 % anticipent un effet similaire côté ibérique. Cette projection est confirmée par les réponses nationales : 52 % des Français disent que la future LGV les incitera à venir plus fréquemment dans la région.

Impact de la LNSO sur les voyages en train.

Impact de la LNSO sur les voyages en train.
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Le projet n’est toutefois pas exempt de réserves. Près de 30 % évoquent un impact sur les paysages et les sols, 26 % sur la faune et la flore. La lenteur du chantier, le coût et le manque de communication figurent aussi parmi les critiques. Mais ces réserves restent très minoritaires face à l’ampleur du soutien.

Enfin, la dimension continentale est largement perçue : 85 % des habitants du Sud-Ouest et 78 % des Français pensent que la LNSO améliorera la connexion de l’Europe, du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est.