Un patient accueilli aux urgences sur 18 reçoit un mauvais diagnostic, qui se traduit par un effet indésirable pour 1 personne sur 50 et un handicap sévère voire le décès pour 1 patient sur 350.
PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP

ENQUÊTE – Jusqu’à 10 % des interactions cliniques entre patients et médecins aboutissent à une mauvaise interprétation des symptômes, provoquant errances médicales, pertes de chance et souffrances psychologiques.

Toutes les pièces du puzzle étaient sur le bureau du rhumatologue dès avril 2019 : la violente douleur dans l’épaule qui amenait Eva* en consultation, un épanchement important révélé par IRM et une prise de sang. « Je ne saurai jamais pourquoi il n’a pas pris en compte les résultats d’analyse, confie la patiente. Les a-t-il lus ? Les marqueurs de l’inflammation qui allait détruire mes articulations à petit feu étaient pourtant au rouge. Le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde  était sous ses yeux. » Mais le spécialiste penche plutôt pour une algodystrophie, un syndrome douloureux souvent causé par un traumatisme. Il prescrit une ponction du liquide accumulé dans l’épaule, des séances de kiné et des antidépresseurs.

« Il pensait que j’étais fragile psychologiquement, témoigne la mère célibataire de 39 ans. Quelques mois plus tard, comme la douleur ne passait pas, il m’a proposé des opioïdes et un traitement antiépileptique. Entre-temps, un autre épanchement était apparu dans…

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Le Figaro

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