C’est un fameux trois-mâts barque, un Hollandais volant toutes voiles repliées et à marée basse, que les quidams sur le quai regardent d’en haut, ce vendredi 3 octobre à midi. Et s’il y a du monde sur le pont, c’est parce que ce moment d’escale du « Bark Europa » à Bordeaux est l’occasion de confirmer la nouvelle. Du 7 au 11 juillet 2027, Bordeaux accueillera le départ de la Tall Ships Races, course internationale de grands voiliers écoles.
« Ouverture au monde »
Cinq jours de festivités pour célébrer « l’ouverture au monde, la jeunesse, les savoirs maritimes », annonce Brigitte Bloch, vice-présidente de la Métropole chargée du tourisme. Et aussi « une formidable opportunité de rayonner et vivre une expérience inoubliable. » L’édition 2025, partie du Havre vers la Norvège, alignait 44 voiliers historiques. La course de 2027, qui devrait en compter autant, mouillera dans le port de la Lune avant de rejoindre La Corogne (Espagne) et Sines (Portugal). Outre « l’Europa », sont déjà annoncés « L’Arawak » (28 m), « Le Français » (47 m), le « Pascual Flores » (35 m) et le « Cupidon Fou » (12 m)…
Laurent Theillet / SO
La Métropole va inviter plus de 200 jeunes stagiaires à participer à la course. Le public pourra visiter gratuitement tous les gréements à quai. On annonce des temps forts : grandes parades d’arrivée, d’équipage et de départ, ainsi que des animations sur « 5 km de quais ». D’autant que, comme annoncé, Bordeaux Fête le Vin se joindra à l’événement. « C’était une opportunité qu’on ne pouvait pas rater », résume Bernard Fargues président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Dans un contexte budgétaire difficile, les partenaires avaient renoncé à l’édition 2026. La prochaine fête, « synergie entre patrimoine maritime et viti-vinicole » n’en sera que plus belle, veut-on croire.
On espère « de 500 000 à 1 million de visiteurs ». Coût de l’événement : entre 4 et 5 millions d’euros, selon les sources et la configuration de la manifestation, qui mobilise une foule de partenaires et cherche encore sponsors et mécènes.
La Métropole va inviter plus de 200 jeunes stagiaires à participer à la course
L’événement est parrainé par de célèbres navigateurs au large vivant en région : Arnaud Boissières, Yves Parlier, Titouan Lamazou, ainsi que la surfeuse Maud Le Car. Et aussi Lalou Roucayrol, Médocain d’adoption venu du Verdon s’investir dans cette fête « qui ramène à Bordeaux des bateaux de travail. Une velléité de développer le transport maritime décarboné ».
Simon, 22 ans, étudiant ingénieur et matelot à bord du « Bark Europa », seul Français sur les 15 membres d’un équipage jeune et très international.
Laurent Theillet / SO
Croisière pour marins
Car non, « L’Europa » n’est pas un musée. Ce trois-mâts de 56 m de long construit en 1911 à Hambourg, transformé dans les années 1980 par son nouveau propriétaire hollandais en bateau croisière pour marins en formation, est l’un des seuls voiliers à s’aventurer dans l’hémisphère sud : Cap Horn, Antarctique, Nouvelle-Zélande… On est guidé par Simon, étudiant matelot de 22 ans et seul Français sur les 15 membres du jeune équipage, mixte et international (allemands, néo-zélandais, sud-africains). On découvre les cabines, la bibliothèque, les boiseries et instruments de navigation en pensant à Hergé, Jack London ou Jules Verne. Un privilège car « L’Europa », qui repart dimanche vers le Portugal, n’accueille pas le public. Pour le visiter, il faudra attendre 642 jours…
Ce trois-mâts de 56 m de long a été construit en 1911 à Hambourg.
Laurent Theillet / SO