Que s’est-il passé après la venue du ministre de la Santé Yannick Neuder à Pissos ? Pourquoi l’annonce, le 5 septembre, d’une première consultation dans le cadre du dispositif médecins volontaires n’a-t-elle pas eu lieu ?

Lorsque le ministre est venu, nous pensions que cette consultation était calée. Le médecin volontaire avait donné ses disponibilités, qui correspondaient aux besoins de la commune ce jour-là. Dans les faits, cela n’a pas pu se réaliser. La plateforme n’était pas prête, les disponibilités ont peut-être changé. Sur un plan pratique, le dispositif était en cours de concrétisation. Il est désormais opérationnel, depuis huit jours. Je tiens à préciser qu’il ne permet pas la solidarité mais il la facilite.

Le maire de Pissos, qui est une commune en zone très rouge puisqu’elle a perdu trois médecins, a annoncé qu’une première consultation solidaire aurait lieu le 7 octobre. Possible ?

Hélas, non, on vient de l’apprendre. Cela ne se fera pas, pour des motifs qui n’ont rien à voir avec un déficit d’organisation de notre côté. Les médecins volontaires doivent s’inscrire sur une plateforme « Ma démarche simplifiée » et, là, ils confirment leur intention solidaire puis notent leurs disponibilités avec des dates précises. Il faut que celles-ci correspondent à un besoin sur le terrain. En l’occurrence, le médecin de Pissos a signalé que le 7 octobre, il n’avait pas besoin de renfort.

« Les 29 zones rouges de la région Nouvelle-Aquitaine, ne sont pas toutes couvertes pour l’instant »

Lorsque l’ARS, la CPAM et l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) ont sondé les 6 000 médecins de Nouvelle-Aquitaine durant l’été, combien ont accepté d’entrer dans le dispositif solidaire ? Et combien sont-ils aujourd’hui ?

Ils étaient 300 inscrits en première intention. Et lorsque la plateforme a ouvert, jusqu’au jeudi 2 octobre, ils étaient 30, soit 10 % d’entre eux. Mais ce chiffre augmente tous les jours : ce vendredi matin, ils sont 70. Les 29 zones rouges de la région Nouvelle-Aquitaine ne sont pas toutes couvertes pour l’instant et, c’est vrai, les Landes sont particulièrement convoitées, tout simplement parce qu’elles sont calées entre la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques, qui sont les territoires les mieux dotés, avec le plus de médecins.

Ce dispositif n’est-il pas un peu complexe ?

Non, au contraire. Cette plateforme est un site de mise en relation entre les médecins solidaires et les lieux d’accueil en zone rouge. Il faut juste qu’ils s’habituent à travailler ensemble, entre les disponibilités des uns et les besoins des autres, pour éviter des consultations redondantes.

Quid de la carte professionnelle de santé pour ces médecins, indispensable pour leur permettre d’exercer dans un autre secteur ?

D’ici une quinzaine de jours, ce sera prêt, la CPAM boucle le dispositif de cette carte professionnelle de santé « nouvelle génération ». Cependant, les médecins pouvaient consulter avec des feuilles maladie en papier. Cette carte va désormais permettre à tous les médecins volontaires inscrits dans le pacte de consulter ailleurs que sur leur lieu habituel d’exercice, à condition qu’il s’agisse de zones rouges, où qu’elles soient.