Le procès des vendeurs de voitures d’occasion de Cadaujac s’est achevé ce vendredi 3 octobre devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Deux anciens vendeurs et leurs sociétés étaient poursuivis pour « escroqueries », « tromperies » et « mise en danger de la vie d’autrui » pour avoir vendu des véhicules non conformes. Quatre-vingt-neuf personnes estimaient avoir été flouées après avoir acheté des voitures qui, pour certaines, étaient tombées en panne le jour même.

Le parquet a requis un an de prison avec un sursis probatoire et 30 000 euros d’amende (dont 10 000 avec sursis) assortis d’une obligation d’indemniser les victimes contre le principal prévenu, considéré par le ministère public comme « gérant de fait » des sociétés incriminées. « Ils ont laissé partir leurs clients avec des véhicules pourris ! Les victimes sont des gens modestes. Quand on achète une voiture pour quelques milliers d’euros, ce n’est pas un véhicule d’apparat, c’est qu’on en a besoin pour travailler ou visiter un proche hospitalisé », a appuyé la procureure Perrine Lannelongue. Contre un second vendeur, le ministère public a requis huit mois de prison avec un sursis probatoire assorti des mêmes obligations. Le parquet a requis par ailleurs six mois de prison avec un sursis probatoire et 60 000 euros d’amende contre le gérant d’une société de contrôle technique poursuivi pour avoir effectué des contrôles de complaisance sur certains véhicules.

« Il a pris conscience des conséquences »

Le dossier recensait une litanie de déconvenues de la part d’acheteurs qui avaient constaté après leur achat des défaillances des systèmes de freinage, du moteur, des pneus lisses, des fuites de carburant, des pertes de liquides, ou même une fumée noir sortant du capot quelques heures après l’achat… D’autres n’avaient pu obtenir leur carte grise à cause de défauts dans les certificats de cession.

« Ils ont laissé partir leurs clients avec des véhicules pourris !”

« Il a pris conscience des conséquences sur les personnes et souhaite maintenant indemniser les victimes », a plaidé Me Simon Takoudju, l’avocat du principal prévenu, contestant toutefois la mise en danger de la vie d’autrui. L’avocat du contrôleur technique, Me Charles Dufranc, a pour sa part demandé la relaxe : « Il va devoir payer pour tout le monde car il est dans un circuit régulier. On tape sur celui qui est solvable mais c’est celui qui n’a rien vendu, cela n’a pas de sens. »

Le préjudice est estimé à environ 100 000 euros.

Le tribunal présidé par Cyril Vidalie rendra sa décision le 4 décembre.