« Nous étions encore 150 ce matin [jeudi 2 octobre, ndlr] sur le par­vis de l’en­tre­prise, et la direc­tion n’est même pas des­cen­due pour dis­cu­ter, déplore Corinne Rohrbacher, délé­guée syn­di­cale CGT du site Air Liquide à Sassenage. Sa seule réponse a été d’envoyer les gen­darmes sur­veiller les abords. » Un cli­mat de défiance qui illustre une rup­ture pro­fonde du dia­logue social chez le lea­der mon­dial des hautes tech­no­lo­gies dans le domaine des gaz.

En effet, depuis un an et demi, la nou­velle direc­tion mul­ti­plie les déci­sions contes­tées. Suppression des tickets-res­tau­rant ampu­tant d’environ 1 000 euros par an le pou­voir d’achat d’une par­tie du per­son­nel, dis­pa­ri­tion d’une prime multi-sites de 700 euros, baisse des indem­ni­tés de grands dépla­ce­ments – qui auraient conduit à 40 % de démis­sions – et obli­ga­tion de poser deux semaines de congés en août.

Rassemblement de salariés sur le parvis d'Air liquide Sassenage. © CGT Air liquide

Rassemblement de sala­riés sur le par­vis d’Air liquide Sassenage. © CGT Air liquide

« Petit à petit, on détri­cote notre pacte social », résume Corinne Rohrbacher, ren­con­trée lors de la mani­fes­ta­tion du 2 octobre à Grenoble, accom­pa­gnée de son col­lègue, Philippe Bourgeois, éga­le­ment syn­di­ca­liste CGT.

À cela s’ajoute une négo­cia­tion annuelle obli­ga­toire (NAO) 2025 jugée très insuf­fi­sante. « Tout est fait pour réduire les avan­tages conquis au fil des décen­nies, et ce sans jamais ouvrir de réelle dis­cus­sion », résume Philippe Bourgeois.