À l’orée de ses 80 printemps, le pétulant bordelais Jacques Chambon continue à arpenter les routes, muni de sa guitare et de son cahier de plus de 200 chansons. « Alors que je chante régulièrement sur les marchés de Bazas, Bourg, Blaye ou Langon, dans ma ville, ce n’est pas possible, j’ai toujours un refus », dit-il, assez déçu.
Populaire dans les années 1970, où il est demandé à la télé et à la radio, il quitte brusquement le monde du show-business parisien en 1976 pour s’installer à Bordeaux et reprendre son premier métier de visiteur médical. Mais la fièvre de chanter lui reprend en 1990 et il ouvre un restaurant rue Huguerie, alliant repas et chansons. Au bout de dix ans, la retraite sonnant, il continue de chanter où le vent le pousse : villages, soirées privées, maisons de retraite, inaugurations… Pour lui, le principal est de chanter et de partager sa passion.
Question de législation
Aujourd’hui octogénaire, il n’arrête toujours pas et aimerait occuper le pavé bordelais (marchés extérieurs, participation dans quelques événements de quartier…). Seulement, le carcan administratif ne lui permet pas de chanter sur l’espace public des marchés bordelais de façon spontanée. « Je ne comprends pas alors que les commerçants me demandent », précise-t-il.
Contactée, Sandrine Jacotot, adjointe en charge des commerces et marchés bordelais, précise que la Ville de Bordeaux n’est pas du tout opposée à la présence d’artistes sur les lieux de marchés de la ville, bien au contraire. « À ce jour, la législation en matière de présence ponctuelle d’intervenants extérieurs sur les marchés à caractère alimentaire est stricte, et les espaces sont souvent restreints. Un nouveau règlement de l’encadrement de ces marchés est en cours de finalisation. Il sera très précis sur la participation exceptionnelle d’artistes et d’associations. »