L’aéroport de Munich a fermé pour la deuxième nuit consécutive vendredi après une nouvelle alerte aux drones, Berlin dénonçant la « menace » que font peser ceux-ci sur la sécurité du pays.
Ce type d’incidents se multiplie en Europe, les membres de l’UE soupçonnant la Russie d’être à l’origine de ces survols de sites sensibles.
Après un premier incident la nuit précédente, l’aéroport bavarois a indiqué avoir « suspendu préventivement jusqu’à nouvel ordre » ses opérations aériennes à partir de 21h30 vendredi « en raison d’observations de drones non confirmées ».
Si la présence de drones en début de soirée n’a toujours pas été formellement attestée à ce stade, « deux identifications simultanées de drones par des patrouilles de police ont eu lieu peu avant 23h autour des pistes Nord et Sud », a indiqué un porte-parole de la police.
6 500 passagers affectés
Vingt-trois vols qui devaient atterrir à Munich ont été déroutés et douze annulés, et 46 vols au départ de l’aéroport bavarois ont été annulés ou reportés, affectant 6 500 passagers au total, a précisé l’aéroport. Le trafic a repris progressivement autour de 5h50 samedi matin.
Des lits de camp et des victuailles ont été proposés aux passagers contraints de passer la nuit sur place, a-t-il ajouté.
Deuxième aéroport d’Allemagne, l’aéroport de Munich est le plus important de l’UE à être contraint de suspendre ses opérations, après des incidents similaires à Copenhague et Oslo notamment.
Sa première fermeture dans la nuit de jeudi à vendredi avait entraîné l’annulation de plus de 30 vols, avec près de 3 000 passagers bloqués et pris en charge sur place. Le trafic avait repris à l’aube vendredi avant cette nouvelle interruption dans la soirée.
Une « menace »
L’Allemagne célébrait vendredi sa fête nationale, qui commémore l’intégration de la République démocratique d’Allemagne née à l’époque soviétique à la République fédérale en 1990.
Plusieurs appareils avaient été formellement identifiés jeudi soir notamment à Erding, où l’armée dispose d’un aérodrome près de Munich, puis au-dessus de l’aéroport civil de la capitale bavaroise.
La police avait déployé des hélicoptères sans toutefois être en mesure de quantifier précisément, de donner le type ou d’intercepter ces appareils.
Le ministre de l’Intérieur allemand Alexander Dobrindt a dénoncé vendredi auprès du journal Bild une « menace ». « A partir de maintenant, il faut abattre les drones au lieu d’attendre », a-t-il martelé.
Le gouvernement du chancelier Friedrich Merz doit à cette fin débuter mercredi la révision des lois sur la sécurité aérienne. Jusqu’à présent seule la police, et non l’armée, a le droit d’abattre des drones.