Longtemps figure marginale des milieux évangéliques, l’homme incarne aujourd’hui la montée de cette idéologie protéiforme mais structurante de la sphère MAGA.

En 2007, le magazine Christianity Today publiait un échange épistolaire entre deux hommes sur le débat suivant : « Le christianisme est-il bon pour le monde ? » D’un côté, Christopher Hitchens, célèbre écrivain de gauche passé à droite, antithéiste convaincu et connu pour ses joutes verbales avec différentes personnalités religieuses. De l’autre, Douglas Wilson, pasteur de Christ Church, église située dans la ville de Moscou, en Idaho. Le succès et la popularité de l’échange amenèrent les deux hommes à se rencontrer pour une tournée de débats aux États-Unis, documentée dans un film intitulé Collision, sorti en 2009 – deux ans avant la mort de Hitchens.

Deux décennies plus tard, ce n’est pas un magazine religieux qui s’intéresse à Douglas Wilson, mais les grands médias nationaux, dont The Wall Street Journal . La semaine dernière, le deuxième quotidien américain consacrait à ce pasteur de l’Idaho un grand article : « Douglas Wilson souhaite que les États-Unis deviennent une république chrétienne. Et la sphère MAGA l’écoute. » Une consécration pour cet homme de 71 ans, qui a passé le plus clair de sa vie à la marge des mouvements conservateurs et religieux de son pays. Lui-même fils de pasteur, Wilson devait partir dans le Wyoming après avoir fini son service militaire, pour suivre les traces de son père et ouvrir une librairie. Le destin et l’amour l’ont fait rester à Moscou, Idaho, où ses parents s’étaient installés dans les années 1960.

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Le Figaro

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