Dans l’histoire encore jeune des « Europe », que les coureurs professionnels disputent seulement depuis 2016, c’est incontestablement le plateau le plus alléchant qu’on ait jamais vu. De nombreux cadors confèrent un glamour nouveau à une compétition souvent négligée et réservée aux sprinteurs comme en témoigne la liste des vainqueurs, de Peter Sagan en 2016 au tenant du titre Tim Merlier.
Si Pogacar estime que l’Euro reste « moins important que les grandes classiques qui ont l’histoire et la tradition avec elles », il trouve tout de même « spécial » de pouvoir conquérir un nouveau maillot distinctif – blanc à bandes bleues avec des étoiles – même s’il ne le porterait pas en course s’il gagne puisqu’il a déjà celui de champion du monde.
Un nouveau « Pogi show » ?
Le vainqueur aura du mérite, vu la densité de stars qui, pour la plupart hormis Vingegaard, ont déjà participé aux championnats du monde dimanche 28 septembre au Rwanda. La proximité des deux rendez-vous a d’ailleurs fait grincer des dents. « Oui, soyons honnêtes, on se demande un peu où est la logique », abonde Thomas Voeckler qui trouve « d’autant plus dommage que ça s’adresse à la même catégorie de coureurs », c’est-à-dire des puncheurs-grimpeurs sur un parcours vallonné de 202 km.
Le tracé en boucle est plus court et moins dur que celui de Kigali, mais il reste très difficile avec la triple ascension de Saint-Romain-de-Lerps (7 km à 7,2 %) et les six montées du redoutable Val d’Enfer (1,6 km à 9,7 %). Pour un nouveau « Pogi show » de loin ? « Il ne faut jamais dire jamais mais la course fait 70 km de moins que celle de Mondiaux. Pour partir seul, il faudra vraiment voler et développer une puissance énorme », temporise le Slovène.
Premier duel Pogacar-Vingegaard depuis 2022
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce sera la première fois depuis le Tour de Lombardie 2022 qu’il prendra le départ d’une course d’un jour en même temps que Jonas Vingegaard. Mais cette fois il est là, leader d’une belle équipe danoise bien que privée de Mads Pedersen, malade. Remco Evenepoel, qui se pose en arbitre, se dit « curieux » de voir ce que proposera Vingegaard, qui « n’a encore jamais vraiment brillé sur des courses d’un jour ». Le Belge lui-même vise l’or, quatre jours après avoir décroché le titre du contre-la-montre.
Dans ce contexte hyperconcurrentiel, l’équipe de France compte notamment sur Romain Grégoire, en grande forme et vainqueur de la classique Faun Ardèche en mars. « Je me suis préparé pour être là dans le final à jouer un rôle avec les meilleurs, souligne le Bisontin. Mais il ne faut pas rêver : Pogacar et Evenepoel, on ne va pas les sortir à la pédale dans le Val d’Enfer. Il faudra qu’on s’appuie sur le collectif pour jouer devant. »
Ce dimanche 5 octobre 2025, sur la chaîne L’Équipe et Eurosport à partir de 11 h 45.
Déjà troisième du chrono des Mondiaux espoirs, le Français Maxime Decomble a décroché la médaille d’argent de sa catégorie, hier, aux Europe, derrière le Belge Jarno Widar.