« Calmez-vous, dormez paisiblement » : quand Poutine se moque de l’Europe

• Vladimir Poutine a donné une grande conférence de presse jeudi 2 octobre à Sotchi, en Russie.
• Le dirigeant russe a vivement critiqué Emmanuel Macron et les Européens et s’est défendu d’être « un tsar ».

La tension entre Européens et Moscou ne faiblit pas, au contraire. Lors d’une conférence de presse donnée à Sotchi, au bord de la mer Noire, jeudi 2 octobre, le dirigeant russe a répondu aux critiques en n’hésitant pas à se montrer menaçant. 

La première de ses cibles ? Emmanuel Macron. Quelques jours plus tôt, le président français avait appelé à « accroître la pression » sur la flotte fantôme de la Russie. Selon Vladimir Poutine, Emmanuel Macron cherche ainsi à les « provoquer à agir ». Il l’a ainsi comparé à Napoléon, sous les applaudissements de l’assemblée.

De son côté, le président russe s’est défendu de vouloir devenir le nouveau tsar d’une grande Russie. « Alexandre Ier était un empereur. Je suis un président élu par le peuple pour un mandat déterminé. Il y a une grande différence », a-t-il affirmé.

En outre, le président russe a affirmé que Moscou suivait « de très près la militarisation croissante de l’Europe ». « Est-ce que ce sont de simples mots ou est-il temps pour nous de riposter ? Nous entendons et nous voyons. L’Allemagne, par exemple, affirme que l’armée allemande devrait redevenir la plus puissante d’Europe. Très bien, nous écoutons attentivement et voyons ce qu’ils font », a-t-il déclaré, énigmatique.

En réponse, Vladimir Poutine a également estimé que les Européens devraient davantage s’occuper de ce quil se passe chez eux : « Je dis aux Européens, calmez-vous, dormez paisiblement, résolvez enfin vos problèmes », ironise-t-il. « Regardez ce qui se passe dans les rues des villes européennes, ce qui arrive à l’économie, à l’industrie, à la culture et à l’identité européenne, avec les énormes dettes et la crise croissante des systèmes de Sécurité sociale qui échappent au contrôle de l’immigration, la montée de la violence, y compris la radicalisation politique des gauchistes, des ultralibéraux, des racistes et des marginaux de société », a-t-il listé. Le message est clair : occupez-vous de vos oignons.

Emma ALLAMAND