Dans le calendrier à venir de Nintendo, l’accessoire Virtual Boy pour la Switch 2 vendu à 80 euros reste le test de loyauté ultime pour le fan inconditionnel du petit artisan japonais. Mais ce retour du diptyque Super Mario Galaxy sur Switch est un solide point de contrôle pour faire déjà une première validation, avec un prix de vente individuel pour chaque jeu fixé à 40 euros, ou une compilation avec les deux opus à 70 euros. Là où les choses deviennent complexes, c’est sur l’intérêt très variable de la proposition selon votre profil.

Prendre la fusée

On pense notamment à l’idée de repasser à la caisse pour Super Mario Galaxy si vous faites partie des esthètes qui ont fait l’acquisition de la compilation Super Mario 3D All-Stars, qui comprenait déjà le jeu. Autant le dire tout de suite : l’intérêt est très discutable dans cette configuration, puisque ce nouveau portage se base clairement sur cette version plutôt que sur le jeu original. Logique me direz-vous, mais on peut malgré tout compter sur quelques améliorations évidentes pour la Switch 2 qui ne sont pas dénuées d’intérêt, à commencer par la meilleure résolution et des textures plus fines sur certaines surfaces, mais également un solide 60 FPS qui ne flanche jamais.

On aura même droit à des chargements un peu plus rapides, mais de là à ressortir la carte bleue, c’est un combat intérieur que chacun devra mener. Ce super constat technique tout aussi solide pourra être fait sur Super Mario Galaxy 2, que l’on attendait forcément avec plus de curiosité puisqu’il n’avait pas eu droit à une nouvelle sortie depuis sa première apparition sur Wii en 2010. Le chantier de mise à niveau est forcément bien plus conséquent et flagrant, pour un résultat technique évidemment similaire à celui de son grand frère. Sur ce plan-là, ce double retour est une réussite et il est difficile de trouver quelque chose à redire.

The illusion of free choice

Le point de curiosité le plus important résidait surtout dans la façon dont ces versions Switch allaient gérer les contrôles. Des jeux qui se faisaient initialement à la Wiimote migrent ici vers des multi-utilisations entre console portable, manette pro et Joy-Con. Pour rappel, les Mario Galaxy utilisaient le pointeur de la Wiimote pour récupérer des fragments d’étoiles ou viser des ennemis pour leur tirer dessus. Une mécanique sympathique, mais pas forcément hyper centrale en somme. Enfin, c’était sans compter sur le deuxième opus et l’arrivée de Yoshi, dont l’essentiel des actions se fait avec ce fameux curseur. Il était donc important de bien gérer cet aspect-là.

Yoshi implique une utilisation plus importante du curseurYoshi implique une utilisation plus importante du curseur

Si la plupart des configurations demanderont quoi qu’il en soit un petit temps d’adaptation, la pire de toutes reste sans conteste le mode portable avec les Joy-Con accrochés. Il faudra compter sur la gyroscopie de la console pour déplacer son curseur, mais en gardant les bras bien fixes comme une statue pour éviter de perdre la calibration. Baisser les bras de quelques centimètres amènera votre curseur à se bloquer en haut de l’écran. Heureusement, une petite pression de la gâchette R permet de réinitialiser ce dernier au milieu de l’écran, mais c’est assez laborieux. Et si vous avez la flemme d’utiliser le curseur, vous pouvez toujours récupérer du doigt les fragments d’étoiles avec l’écran tactile, mais on vous laisse imaginer la scène et la gymnastique des mains nécessaires.

Exemple d'un moment où le curseur va se loger en haut de l'écran, car j'ai eu le malheur de changer de position en mode portableExemple d’un moment où le curseur va se loger en haut de l’écran, car j’ai eu le malheur de changer de position en mode portable

Les choses sont un peu plus plaisantes avec une manette pro, la gestion du gyroscope étant nettement moins pénible, mais la solution reine est bien évidemment (et sans aucune surprise) avec les deux Joy-Con dans les mains, que ce soit en mode portable ou docké. C’est l’expérience la plus proche de la Wii et clairement la plus agréable, surtout lorsqu’il s’agit d’aborder des sections très spécifiques comme les passages en surf sur dos de raie manta du premier opus, ou les sections avec Yoshi du second, comme nous l’expliquions plus haut. Encore une fois, aucune configuration n’est insurmontable, mais certaines seront à privilégier autant que possible.

Astronostalgie

Si le contenu des deux jeux n’a pas de nouveauté notable, on appréciera l’ajout des albums des deux opus accessibles depuis le menu principal. C’est négligeable certes, mais comment résister à l’envie de balancer Gusty Garden Galaxy ? Difficile de bouder son plaisir en replongeant dans ce diptyque déjà si innovant à son époque et qui n’a pas pris une ride. Voir Mario se catapulter dans l’espace à 60 FPS affiche un large sourire sur notre visage, retrouver Harmonie et la musique évolutive de l’observatoire offre un bel élan de nostalgie et allez, on est même heureux que le capitaine Toad nous aveugle avec sa lampe torche qui n’a pas perdu de sa puissance malgré les années.

Dessin légendaire de @ElCajaritoDessin légendaire de @ElCajarito

Toute la question reste de savoir si cet investissement vaut son prix. On se gardera bien de répondre à cette question, mais les possesseurs de la compilation 3D All-Stars seront clairement les plus tiraillés par cette décision. Les améliorations sont là, mais c’est mentalement difficile de repasser encore une fois à la caisse, alors que l’hésitation se fera moins palpable sur le second opus qui nous revient dans une belle forme après une longue absence. D’ailleurs, enchaîner les deux opus d’affilé était l’occasion de constater à quel point Nintendo avait réutilisé des éléments du premier dans le second et notamment de boss qui sont quasiment les mêmes. Est-ce que l’on a fait l’autruche à l’époque ou ça nous est sorti de l’esprit ? Ça ne les empêche pas d’être des grands jeux, mais constater cette réutilisation massive était un moment amusant de ce test.