Le fascisme est censé se présenter d’une certaine façon : vêtu de noir, uniforme, il marche au pas, menaçant. En théorie, il ne ressemble pas à un président en surpoids incapable de prononcer le mot “acétaminophène”, qui bafouille pendant une longue minute sur les rénovations qu’il aurait apportées au siège des Nations unies, à New York, qu’il aurait doté de dalles de marbre plutôt que de granito. Mais, ainsi que l’a souligné Umberto Eco dans son essai immortel sur les moyens d’identifier la nature éternelle du fascisme : “La vie n’est pas aussi simple. L’Ur-fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes.” [Reconnaître le fascisme, Grasset, 2017].
Des historiens, des universitaires, et même des membres du gouvernement du premier mandat de Trump ont percé à jour ce travestissement burlesque. Apparemment, ils ont reconnu en Donald Trump lui-même et dans ceux qui l’entourent les critères essentiels définis par Umberto Eco : l’invocation des traditions et le rejet de la raison, la peur de la différence, l’hostilité envers le désaccord, le ressentiment, le machisme, la dégradation de la langue en novlangue, le culte d’un dirigeant “fort”.
Il y a de cela presque un an, souhaitant expliquer pourquoi il avait changé d’avis au sujet de l’utilisation du mot “f
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The Guardian (Londres)
L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui compte dans ses rangs certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. De centre gauche, proeuropéen, The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes.
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