Les coupes budgétaires décidées par Donald Trump poussent de plus en plus d’Américains à se tourner vers le Royaume-Uni. C’est ce qu’a constaté la plateforme de recrutement Indeed au cours des trois derniers mois : près d’un clic sur dix sur les offres d’emploi britanniques est venu des États-Unis, rapporte Bloomberg.
Les postes concernés relèvent principalement de la recherche scientifique. “L’inquiétude s’est accrue à la suite des coupes budgétaires décidées par le ministère de l’Efficacité gouvernementale et d’une attaque en règle contre la recherche scientifique, qui a entraîné l’annulation de subventions”, rappelle le média américain. Mais d’autres secteurs, tels que la gestion ou le management, suscitent également l’intérêt des candidats à l’émigration.
Sur un an, l’intérêt des Américains pour les emplois britanniques a augmenté de 2,4 %, alors que la part des recherches d’emploi effectuées de l’étranger a baissé tout au long de l’année passée pour tomber au-dessous des moyennes observées précédemment au cours du dernier trimestre. “Les emplois bien rémunérés dans l’ingénierie, le secteur technologique ou la santé ont connu la plus forte baisse d’intérêt de la part de demandeurs d’emplois étrangers”, précise Indeed. Les chiffres reflètent à la fois la morosité actuelle du marché du travail britannique et l’impact des politiques d’immigration plus strictes mises en œuvre par les gouvernements successifs.
“Vue des États-Unis, la Grande-Bretagne est aujourd’hui considérée comme un endroit où l’on est sûr de pouvoir continuer à faire de la recherche scientifique. Si les chercheurs ont le sentiment que la situation pourrait être plus sûre ailleurs, c’est là qu’ils iront”, explique Richard White, qui enseigne l’oncologie à Oxford – et qui a, quant à lui, quitté les États-Unis il y a déjà trois ans.
Au Royaume-Uni, des préparatifs sont déjà en cours pour accueillir davantage d’expatriés américains, explique Bloomberg. Le directeur du cabinet de recrutement Vacancysoft signale ainsi que les fiscalistes capables d’aider les ressortissants américains à remplir leurs déclarations de revenus durant leur séjour au Royaume-Uni sont actuellement très recherchés.
L’intérêt accru de professionnels américains pour le marché du travail britannique intervient alors le nombre d’offres d’emploi au Royaume-Uni est à son plus bas niveau depuis quatre ans, souligne la BBC. “Le nombre d’emplois proposés est tombé à 781 000 au cours des trois premiers mois de l’année, selon l’Office for National Statistics (ONS), tandis que les chiffres de la masse salariale ont également diminué.” Un net ralentissement des embauches que les experts attribuent à la fois à la hausse des salaires et à celle des cotisations dues par les employeurs.