François Rebsamen ici à l'Élysée le 3 septembre 2025.

MUSTAFA YALCIN / Anadolu via AFP

François Rebsamen ici à l’Élysée le 3 septembre 2025.

POLITIQUE – La démarche est inhabituelle. À quelques heures de l’annonce du nouveau gouvernement, François Rebsamen se fend d’un communiqué pour expliquer qu’il n’en sera pas. Nommé ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation par François Bayrou en décembre 2024, l’ex-maire de Dijon a prévenu ce samedi 4 octobre le Premier ministre Sébastien Lecornu de son souhait de ne pas rempiler.

« Mes convictions d’homme de gauche, progressiste, mon attachement à la justice fiscale et sociale, à la réduction des inégalités et ma conception de la décentralisation m’ont conduit à faire ce choix », écrit François Rebsamen, qui semble donc clairement expliquer ce retrait par des motifs politiques.

Sans entrer dans le détail de ce qui a pu le rebuter, il assure qu’il n’entrera pour autant pas dans l’opposition. « Je souhaite au nouveau gouvernement de réussir dans l’intérêt des Français » et de la « stabilité », explique-t-il, promettant de lui apporter « un soutien exigeant et lucide ». Tout dépendra, poursuit François Rebsamen, de l’orientation prise par la nouvelle équipe et de l’adéquation avec « ses convictions sociales-démocrates, écologistes, européennes et progressistes ». Les autres représentants de l’aile « gauche » du gouvernement, au premier rang desquels Juliette Méadel, ne se sont pas exprimés sur leur reconduction éventuelle.

En parallèle de ce retrait d’une des cautions de « gauche » du gouvernement Bayrou, Bruno Retailleau fait monter les enchères pour tirer le nouveau gouvernement sur sa droite. Il a adressé un courrier à Sébastien Lecornu en début de semaine, listant les sujets sur lesquels il attend le Premier ministre. Figurent, tout en haut de la liste, des demandes en matière d’immigration et de sécurité. Les Républicains, qui se réunissent ce samedi 4 octobre pour trancher la question de leur participation au gouvernement, maintiennent pour l’heure le suspense.

Désormais débarrassé de ses occupations ministérielles, François Rebsamen indique qu’il compte « poursuivre son action de président de la métropole de Dijon ». En outre, il reste à la tête de la Fédération progressiste, une petite boutique de centre-gauche qu’il avait lancée (dans l’indifférence quasi-générale) en 2022. Cet été, il a annoncé se rallier à Bernard Cazeneuve.