Par

Charlotte Lesprit

Publié le

4 oct. 2025 à 18h07

Amarré quai Richelieu depuis quelques jours, un voilier hors du temps attire les regards curieux. Mais quel est donc ce bateau aux allures d’autrefois, qui restera à Bordeaux jusqu’au dimanche 5 octobre ? Il s’agit de « L’Europa », un majestueux trois-mâts barque hollandais, reconnaissable à sa coque en acier et son gréement classique. Depuis plus de trente ans, il sillonne les mers du globe, principalement dans l’hémisphère sud. Cette escale à Bordeaux n’est pas seulement une parenthèse : c’est aussi un avant-goût de la Tall Ships Races, course internationale de grands voiliers écoles dont la première étape se tiendra ici même, du 7 au 11 juillet 2027. « L’Europa » y participera aux côtés d’une quarantaine d’autres géants des mers. D’ici là, et puisqu’il est seulement possible de le découvrir depuis le ponton, on suit le jeune mousse Simon pour une visite inédite.

Simon, 21 ans, occupe le rang gradé le plus bas de l’équipage. Si cela fait seulement deux mois qu’il a embarqué à bord de « L’Europa », c’est avec plaisir qu’il en fait visiter, ce vendredi 3 octobre, les moindres recoins. À ses côtés, on apprend que ce voilier est un « vieux gréement », autrement dit : un trois-mâts construit avec des techniques de l’époque.

A bord de
Simon, 21 ans, a passé son certificat de matelot en parallèle de ses études d’ingénieur. (©actu Bordeaux / Charlotte Lesprit)

Par ailleurs, ce futur ingénieur qui a décidé de passer son certificat de matelot au Danemark, précise que « tous les mâts de L’Europa ont des voiles carrées ». Et pour mieux ressentir l’identité du navire, il suffit de lever les yeux pour y apercevoir « le drap néerlandais, ainsi que celui du pays hôte », la France.

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Des croisières dans le monde entier

Initialement construit pour le cabotage (la navigation côtière), L’Europa, qui portait le nom de « FS Senator Brockes », a ensuite changé d’affectation pour devenir, jusqu’en 1977, un bateau-phare. « Il naviguait dans l’Elbe », mentionne notre guide du jour.

A bord de
L’Europa comprend un équipage permanent de 15 personnes et peut accueillir jusqu’à 50 stagiaires lors de ces expéditions. (©actu Bordeaux / Charlotte Lesprit)

Le navire a ensuite été racheté avant de subir des travaux de transformation qui ont duré huit années. L’occasion pour lui de faire peau neuve et de se consacrer à son ultime activité : la croisière. Ainsi, depuis 1994, ce dernier peut accueillir jusqu’à 50 stagiaires à bord pour des voyages autour du monde et surtout dans l’hémisphère sud.

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« Il est spécialiste des expéditions dans l’Antarctique, par le cap de Bonne Espérance, précise Simon. Il navigue notamment en Uruguay, au Chili. » Dimanche, c’est en Europe qu’il restera puisqu’il quittera Bordeaux pour se rendre au Portugal, non loin de Lisbonne.

A bord de
Une cabine, prête à accueillir ses nouveaux stagiaires pour une croisière sur l’Atlantique. (©actu Bordeaux / Charlotte Lesprit)

La solitude, en mer, à des milliers de kilomètres de chez soi ? Simon sourit : « C’est un petit monde, où tout le monde connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un. L’amitié vient vite. »

A bord de
Le gouvernail de « L’Europa » a conservé toute son authenticité. (©actu Bordeaux / Charlotte Lesprit)

À bord, toutefois, mieux vaut maîtriser l’anglais : l’équipage comme les stagiaires viennent des quatre coins du monde — Norvège, Écosse, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, États-Unis… Un melting-pot d’explorateurs uni par les mêmes manœuvres, le vent salé et les longues traversées.

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