Par
Lisa Rodrigues
Publié le
5 oct. 2025 à 7h02
« Chaler », « Grelou », « à chaille »… Les néo-Grenoblois se sont sûrement sentis perdus en entendant pour la première fois ces expressions propres à Grenoble. Un parler local que plusieurs font vivre avec humour sur les réseaux sociaux, comme André Da Silva et Gabriel Kaikati, les deux Grenoblois derrière @MemesGrenoblois (38 000 followers sur Facebook et plus de 64 000 sur Instagram), rejoints par Jean-Pierre Traveaux, alias Jipeg.
« On l’a lancée après un premier compte de memes à l’échelle nationale, explique André Da Silva. On s’est dit que ce serait chouette de lancer la même chose à Grenoble pour mettre en avant notre ville, notre chauvinisme et nos spécificités ! » Et parmi ces spécificités, un vocabulaire qu’on entend que dans la capitale des Alpes.
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Les expressions à connaître
Si les trois amis se sont lancés sur les réseaux, c’est surtout pour « renforcer un sentiment d’appartenance ou de fierté que les Grenoblois ont tendance à perdre avec les clichés négatifs véhiculés à l’échelle nationale. La ville est remplie de gens qui font des choses super, autant le mettre en avant ! »
Grenoblois depuis près de 10 ans, André Da Silva a très bien intégré le patois local dans son vocabulaire. Pour les petits nouveaux, il donne les indispensables à connaître.
En Isère, il y a déjà le parler dauphinois où on rajoute des « y » un peu partout. À Grenoble même, il y a des expressions spécifiques. Je pense à « chaler », le fait d’avoir quelqu’un à l’arrière de son vélo. « Grelou » aussi, qui a été popularisé il y a quelques années : c’est un Grenoblois qui aime un peu trop la montagne au point de saouler ses collègues à la machine à café ou d’aller faire des trails tous les week-ends.
André Da Silva
Cofondateur des @MemesGrenoblois
À cette liste, on peut ajouter le « mort pilo » pour désigner quelqu’un particulièrement ivre, ou le classique « narvalo », « un terme affectif pour dire de quelqu’un qu’il est un peu fou ». Le Grenoblois a lui-même rapidement intégré ces mots à son vocabulaire.
« Une ville qui ne laisse pas indifférent »
Comment expliquer cette profusion d’expressions grenobloises ? Certainement par l’attachement des habitants. « C’est parce que c’est une ville qui ne laisse pas indifférent qu’on aime en rire », affirme André Da Silva.
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Il y a aussi les clichés sur la ville, que le Grenoblois n’élude pas. Comme la pollution – « alors que, pour avoir vécu à Paris, ce n’est pas quelque chose qui m’a choqué ! » – ou l’insécurité.
« Mais il y a aussi des clichés positifs : le fait qu’on se balade tous avec des skis. C’est quand même un peu vrai, surtout pendant la saison hivernale. » Et bien sûr, l’image de la ville aux vélos, qu’André Da Silva et ses deux compères utilisent régulièrement. Pour approvisionner de leur dernier ouvrage les librairies grenobloises, « on les livre à 95% du temps à vélo avec notre petite remorque, comme des bons Grelous ! »
Tous les trois comptent bien continuer à faire parler de leur ville avec humour sur les réseaux sociaux et via leurs différents projets. Pour permettre aussi aux « expatriés » Grenoblois de « ramener des petits bouts de Grenoble chez eux ».
Livre « Le Petit Narvalo » (édition « Double Viande »), en vente sur le site internet dédié et dès le 6 octobre dans les librairies de l’agglomération de Grenoble partenaires.
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