Il s’appelait Antoni Lallican, il avait 37 ans et venait juste de se pacser. La vie du photoreporter a été brutalement interrompue, vendredi 3 octobre dernier, par un drone russe dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, près de Droujkivka, « malgré l’inscription PRESSE sur son gilet », a assuré le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Andriï Sybiga. Un journaliste ukrainien de 25 ans, Heorgiy Ivanchenko, a également été blessé lors de cette attaque. C’est la première fois qu’un journaliste est tué par un drone dans ce conflit.
Antoni Lallican appartenait à un groupe de journalistes qui accompagnaient une unité de la 4e brigade blindée ukrainienne. Il « a été tué à la suite d’une frappe ciblée d’un drone FPV (First Person View) ennemi », selon cette brigade sur facebook, relaie France Info. Il circulait « dans une voiture identifiée presse quand ils ont été atteints », d’après RSF. Le président de la République française Emmanuel Macron a confirmé les faits sur X.
Un pharmacien devenu correspondant de guerre
Antoni Lallican avait eu une première vie professionnelle de pharmacien, ont raconté ses parents à France Info, avant de s’engager comme reporter photographe, sur des zones de guerre. RSF relate que « son travail a été publié dans de nombreux médias, notamment Le Monde, Le Figaro, Libération, Mediapart, Der Spiegel, Zeit, Die Welt, Le Temps, Der Standard, La Presse… ».
Il s’est rendu en Ukraine dès mars 2022, et son travail au long cours lui a valu « le prix Victor Hugo 2024 de la photographie engagée pour son reportage saisissant ”Soudain, le ciel s’est assombri”, consacré à la guerre en Ukraine », relate Reporters sans Frontières.
Son agence, Hans Lucas, a indiqué dans son communiqué qu’« Antoni Lallican était un professionnel expérimenté, engagé et profondément humain. Son travail était axé sur les problématiques sociales et sociétales, avec une attention particulière pour les zones de conflit et les droits humains ». Il avait ainsi couvert « de nombreuses zones de tension, du Haut-Karabakh à Haïti, en passant par les mouvements sociaux en France et à Hong Kong ».
RSF a appelé « à une enquête rapide et indépendante pour faire toute la lumière sur les circonstances de cette frappe ciblée de drone ». L’organisation rappelle que « les journalistes doivent bénéficier d’une protection renforcée en zone de guerre et que les Etats comme les forces armées doivent respecter strictement le droit international humanitaire ».
Être le journal de la paix, notre défi quotidien
Depuis Jaurès, la défense de la paix est dans notre ADN.
- Qui informe encore aujourd’hui sur les actions des pacifistes pour le désarmement ?
- Combien de médias rappellent que les combats de décolonisation ont encore cours, et qu’ils doivent être soutenus ?
- Combien valorisent les solidarités internationales, et s’engagent sans ambiguïté aux côtés des exilés ?
Nos valeurs n’ont pas de frontières.
Aidez-nous à soutenir le droit à l’autodétermination et l’option de la paix.
Je veux en savoir plus !