Le blues. Et ce n’est guère étonnant. «S’ils s’isolent entre eux, les musulmans sont suspectés de séparatisme. S’ils essaient de nouer des liens avec la société, ils sont accusés d’entrisme. Quoi que nous fassions, nous sommes soupçonnés», lâche Hafssa, inquiète du climat délétère autour de l’islam. Chimiste de formation, la vingtenaire s’apprête à entrer dans la vie professionnelle. Elle n’est pas la seule à sentir ce vent mauvais. «Vous savez, pour écrire un sermon du vendredi, on tourne maintenant cela mille fois dans sa tête. Un mot de trop, et voilà…» pointe un imam de l’agglomération lyonnaise, voulant demeurer anonyme. L’expulsion de certains imams est dans tous les esprits.
Avec Assia, Hayat et Hanane, Haffsa forme un groupe solide qui gère les activités sociales de la mosquée Salem à Annecy (Haute-Savoie). Ce samedi 4 octobre, elles sont venues en force au colloque «L’islam des terroirs et des territoires» qui se tient, à Lyon (Rhône) sous l’égide du Conseil des mosquées du Rhône (CMR). «Je suis là pour recha