Le jeune garçon, qui avait 14 ans au moment des faits, est renvoyé pour « homicide volontaire en bande organisée », les 20 et 21 novembre devant le tribunal, a précisé Anne Santana-Marc, le conseil de la famille de la victime.
Le procès doit se tenir à huis clos, devant le tribunal pour enfants, qui juge les crimes commis par des mineurs de moins de 16 ans.
Contactée par l’AFP, l’avocate du jeune, Me Coline Grindel, a indiqué que son client avait 10 jours pour faire appel de ce renvoi.
Le 4 octobre 2024, un chauffeur VTC, Nessim Ramdane, avait été retrouvé tué par balle au volant de son véhicule, encastré dans le mur d’une école maternelle à Marseille.
L’affaire avait fait grand bruit, en raison de l’âge du jeune suspect, recruté sur les réseaux sociaux sur fond de lutte de clans et de trafic de drogue.
Surprenant scénario
L’enquête de la brigade criminelle de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Marseille a révélé un surprenant scénario.
À 5h, le 4 octobre, peu après la découverte du véhicule et du corps, la police a reçu l’appel d’un détenu de la région se présentant comme membre du gang marseillais DZ Mafia, assurant avoir commandité un meurtre.
Ce contrat était censé venger la mort d’un adolescent de 15 ans, qu’il avait précédemment envoyé intimider un concurrent, mais qui avait été repéré puis poignardé une cinquantaine de fois puis brûlé vif, avait dévoilé à l’époque le procureur de Marseille.
L’adolescent de 14 ans avait commandé un VTC pour aller exécuter son contrat. Mais devant le refus du chauffeur de l’attendre, le mineur l’a abattu d’une « balle mortelle à l’arrière du crâne », avait dit à l’époque le procureur de Marseille.
Déjà connu des services de police
Mécontent du nouveau mineur engagé, le commanditaire l’a dénoncé à la police, ont exposé le parquet de Paris et la Junalco.
L’adolescent, venu du Vaucluse à Marseille pour accomplir ce « contrat », avait aussitôt été interpellé.
Enfant de parents chacun incarcérés, il était déjà connu des services de police et mis en examen (mais encore jamais condamné) pour des faits de violences, menaces, ou dégradations.
La Junalco s’est saisie de la suite des investigations le 5 février, sur dessaisissement des juges d’instruction marseillais.