« La performance, c’est d’être là », scande Richard Taillandier au micro. Sous un vent tenace mais un soleil éclatant, le président fondateur de l’association Marseille en Rose a pu admirer une marée rose envahir les allées du parc Charles Aznavour de la Maison Blanche (9e). Près de 1600 personnes ont marché et couru hier lors de cette 4e édition, première des quatre courses du mois de l’inclusion par le sport à Marseille. « Après beaucoup de stress lié à la météo et à l’organisation, on est ravi de l’engouement qui monte année après année pour cette cause », savoure-t-il.
Si la grande nouveauté de cette course est le chronométrage des participants, Cathy Taillandier, co-fondatrice de l’association, rappelle qu’il s’agit avant tout d’un « événement familial et amical », où le sport n’est que le moteur. « On sait que l’activité physique a une importance dans la prévention, dans le traitement, et permet d’éviter la récidive. Et c’est un lien social et moral, explique-t-elle. Il y a quelques années encore, on ne parlait pas du cancer du sein. Aujourd’hui, le sujet n’est plus tabou. Le dépistage est tellement important et que les gens en prennent conscience, c’est une victoire. »
Que l’on soit sportif chevronné ou simple marcheur, chacun avait une raison d’être là. « On est tous un peu concernés par cette cause. C’est difficile de ne pas être touché aujourd’hui par quelqu’un de notre entourage », confie Frédérique, venue avec sa sœur, âgée aussi d’une cinquantaine d’années. Un peu plus loin, deux jeunes coureurs ont eux aussi répondu à l’appel. « On a l’habitude d’aller courir, mais là, on le fait pour une bonne cause. Ce n’est pas parce qu’on est des garçons qu’on ne s’intéresse pas aux problèmes féminins », sourient-ils.
Pour Audrey et sa famille, c’est l’occasion de faire d’une pierre deux coups. « Mon fils s’entraîne pour le Marseille-Cassis, mais une amie proche est concernée par le cancer du sein, indique-t-elle. J’ai plus de 50 ans et je fais un suivi régulier. Pas tout le monde le fait. Donc c’est une initiative importante. »
Au-delà de la course, c’est un surtout moment de solidarité que retiennent les organisateurs. En 2024, Marseille en Rose avait pu remettre un chèque de 10 000 euros à l’Institut Paoli-Calmettes, pour soutenir la recherche médicale contre le cancer du sein. Un chiffre que l’association espère dépasser cette année, grâce à la générosité des participants et des partenaires.