Situé à deux kilomètres du centre-ville, le long de la Vilaine, le nouveau quartier Baud-Chardonnet a vu ses premiers habitants s’installer depuis 2017. L’endroit, qui doit s’étendre à l’horizon 2032 sur 35 ha, accueille déjà notamment des commerces, des crèches ou encore une école. Il n’y avait pour l’heure aucune église au sein du quartier. Celle-ci devrait ouvrir ses portes en décembre prochain.
L’église de 120 places est implantée entre deux immeubles d’habitation du quartier Baud-Chardonnet. (Le Télégramme/Erwan Miloux)Un échange de lieu
Inutile de chercher un clocher au milieu des constructions neuves sorties de terre. L’édifice religieux, de conception moderne, n’en a pas. Insérée entre deux immeubles d’habitation, son entrée se fonde dans le décor ambiant : verre, métal et béton. Seule une inscription sur sa façade indique la présence du lieu de culte : « Ici bientôt votre prochaine église Marcel Callo » du nom d’un ouvrier imprimeur rennais ayant fait partie de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) mort en déportation au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, en 1945. « Le projet a débuté il y a huit ans. La mairie était intéressée pour récupérer la chapelle Saint-Bernard située rue Alphonse Guérin. En lien avec le diocèse elle a ainsi proposé en échange un emplacement dans ce nouveau quartier » explique Gaël de Bouteiller le curé de la paroisse Saint-Hélier à laquelle est rattachée la nouvelle église.
« La consécration d’une nouvelle église c’est quelque chose d’exceptionnel dans la vie d’un prêtre » (Le Télégramme/Erwan Miloux)« Dernière église rennaise en 1971 »
À Rennes, où le diocèse compte une cathédrale quatorze églises et cinq chapelles l’ouverture d’un nouveau lieu de culte reste toutefois un évènement rare. « On a plutôt tendance à transformer ou fermer des églises, surtout en campagne, plutôt qu’à en ouvrir de nouvelles. La consécration d’une nouvelle église c’est quelque chose d’exceptionnel dans la vie d’un prêtre. Ça n’arrive pas tous les jours. Je pense qu’à Rennes la dernière fut l’église Saint-Benoît dans le quartier du Blosne qui a été construite en 1971 » souligne le prêtre. Plus récemment, en 2018, c’est à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, qu’une église, l’Anastasis, est sortie de terre dans le cadre de la création du nouveau centre-ville de la commune. Elle fut alors la première église bretonne à être consacrée au XXIe siècle. L’église Marcel Callo, plus modeste, pourra, elle, accueillir jusqu’à 120 personnes.
Capucine et Louis des fidèles de la future église et le père Gaël de Bouteiller. (Le Télégramme/Erwan Miloux)« Un moteur de la cohésion »
Si le gros œuvre est achevé, l’édifice est toujours en travaux. À terme une croix végétalisée devrait prendre place au-dessus de l’entrée dont la façade sera ornée de lave émaillée et de vitraux. Une décoration créée par l’artiste Pierre Le Cacheux qui va également concevoir l’aménagement intérieur de l’église, le tout financé par le diocèse et les dons des paroissiens. Alors que le nombre de fidèles est en perte de vitesse, si pour certains l’arrivée d’un nouveau lieu de culte peut étonner ce n’est pas le cas du responsable de la paroisse : « Je constate qu’il y a un regain spirituel. Beaucoup de gens sont en recherche. D’être ici c’est un signe qui permet d’apporter un nouveau lieu de partage un supplément d’âme à ce quartier » note le curé qui voit là « un nouveau challenge ». Même avis pour Louis et Capucine un jeune couple de fidèles qui suivent le projet situé près de chez eux « Cette nouvelle église, c’est une porte ouverte sur les autres, aux fidèles déjà présents dans le quartier, mais aussi à les tous habitants avec qui on veut créer du lien. On envisage notamment de pouvoir faire de l’aide aux devoirs dans la salle paroissiale. Ce lieu peut devenir un moteur de la cohésion qui commence à se créer ».
L’église Marcel Callo ouvrira ses portes au public les 6 et 7 décembre prochain, à l’occasion de son inauguration. La consécration religieuse du lieu de culte se déroulera, elle, au mois de février 2026.