PARTIE 2/2. Alors que la campagne des élections municipales vient de démarrer, Pierre-Paul Léonelli, le patron de la majorité estrosiste et bras droit de Christian Estrosi, répond à tous les sujets politiques du moment. 

Les débats de la Métropole ont été agités ces derniers mois, avec de plus en plus de tensions entre l’exécutif et les maires valléens, puis certains du littoral. Faudra-t-il changer de braquet et gouverner autrement, lors d’un prochain mandat ?

Je ne répondrai pas à votre question parce que je ne sais pas ce qui va se passer. Je ne vois pas de problème à régler dans la Métropole. Il y a pu avoir des tensions, comme partout, mais cela s’est clarifié : le président, Christian Estrosi, a démissionné et a été très largement réélu. Les choses ont été dites. Maintenant, évitons de faire entrer la politique dans la Métropole. Certains ont tenté de le faire, ce n’est pas notre souhait.

Une charte a été distribuée, par laquelle les élus doivent s’engager à ne pas s’entendre avec l’extrême droite. Comment cela pourrait-il tenir si en mars 2026, une ou plusieurs grandes communes sont gagnées par le RN ?

La politique fiction, ce n’est pas ma tasse de thé. Donc je ne vous répondrai rien d’autre que ceci : jusqu’en mars prochain, mon travail, c’est de considérer chaque élu et chaque commune avec équité. Je l’ai toujours fait et cela ne bougera pas. Encore faudrait-il, d’ailleurs, qu’il y ait des élections en mars. Ça aussi, nous le verrons, ou non, avec l’instabilité gouvernementale.

Vous êtes mobilisé pour relancer Les Républicains notamment à Nice et dans l’Est maralpin. Avec quelle dynamique ?

LR est un parti qui a été abandonné en rase campagne, dans un moment particulièrement difficile, par un président (Eric Ciotti, NDLR) qui a fait le choix de l’extrême droite. Alors qu’il était seul sur son balcon, nous nous sommes occupés à nous remonter les manches pour susciter une dynamique, oui, pour clarifier les choses. 

Aujourd’hui, avec Dominique Estrosi-Sassone, avec Franck Martin, avec Xavier Latour, on a rouvert une permanence en ville. Avec 7000 cartes, dont 2000 à Nice, nous avons la deuxième fédération du pays. Ça, c’est LR, mais avec les « Amis du Maire », nous avons la première formation du département. Eric Ciotti, arrive-t-il à réunir 6000 personnes autour d’un banquet, comme nous l’avons fait à la fin de l’été avec Christian Estrosi ? Non, il n’y arrive pas. Alors qu’il ne joue pas les gros bras avec son UDR.

Au niveau du département, le bazar persiste. Les LR de l’Ouest n’ont pas tourné le dos à Eric Ciotti, certains des plus importants sont même ses alliés, au Département.

Oui, je lis notamment des propos de la sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp, c’est « la clarté dans la confusion»… (sourire). Est-ce qu’il y a un problème ? Oui. Mais au niveau national, les positions de notre président Bruno Retailleau ne sont pas toujours les mêmes, non plus, que celles du groupe des députés LR menés par Laurent Wauquiez. Alors je me doute que Paris ne règlera pas tout ceci. Michèle Tabarot a bien transmis une question, nous verrons.

Pourquoi certains des élus LR ne sont pas clairs ? Parce qu’ils courent tous après les subventions du Conseil départemental. Il y a des communes qui ne peuvent pas se permettre de s’en passer. C’est un chantage odieux. D’autres ont obtenu de ne pas avoir de vrai candidat RN en face d’eux lors des prochaines élections. Charles Ange Ginésy devrait avoir le courage de trancher. 

Vous me parlez de l’Ouest : moi je vous dis qu’à Nice et à Menton, on est en ordre de marche. Renaud Muselier l’a dit : c’est en écartant les divisions que nous gagnerons. Mais l’union des droites, ça n’existe pas. Ce serait l’alliance avec l’extrême droite, qui est en fait, économiquement, un parti de gauche.

Les Républicains vont-ils investir Christian Estrosi pour les municipales ?

Il n’a pas demandé l’investiture, mais j’ose espérer qu’il l’aura. À Paris (lors d’une législative partielle, NDLR) Michel Barnier a gagné avec le socle commun, c’est-à-dire LR, Horizons, etc.

Espérez-vous présider la majorité municipale lors d’un prochain mandat ?

Je n’espère rien du tout. Je n’ai pas eu cette discussion avec Christian Estrosi. Nous verrons.

Souhaitez-vous toujours être candidat aux prochaines élections sénatoriales ?

Ce mandat m’a toujours attiré. Mais quand je vois le méli-mélo que la situation devient… J’y réfléchirai le moment venu, même si tout semble confus, notamment avec les listes qui sont évoquées dans les Alpes-Maritimes. Par exemple, Charles Ange Ginésy, de qui sera-t-il le candidat ?! Des LR, ou de l’UDR ? Pour l’instant, je suis concentré sur d’autres sujets.