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L’«Euro» dans le vélo est devenu dimanche presque aussi noble qu’en football, par la magie d’une route paysanne. Un millimètre d’erreur et le cycliste fait la culbute dans les broussailles. Le bonheur, à l’ancienne. Ce chemin en côte s’appelle «val d’Enfer». Comme il existe un pont du Diable sur chaque torrent. En contrebas, le Rhône versant français, à hauteur de Valence, coule moiré, en écailles de truite. Au-dessus s’étire le plateau de l’Ardèche, qu’on dit rude au grand cœur, description commode mais véritable. La route marque une faille géologique entre le Jura et le Mexique. C’est donc cette pente étroite et grêlée qui a métamorphosé les Championnats d’Europe de cyclisme, inventés en 2016, méconnus jusqu’à cette année et désormais pleinement acceptés par la légende. Tadej Pogacar consacre lui aussi l’événement, par sa victoire dimanche lors de la course en ligne, après 75 kilomètres d’échappée. Le Belge Remco Evenepoel et la révélation française Paul Seixas, 19 ans, complètent le podium.
Samedi, la veille de ces durs labours, les moins de 23 ans partaient à l’assaut du même val d’Enfer. Enfin, «à l’assaut», c’est vite écrit. Ce mur décolle les grimpeurs. Ils passent au ralenti. Un spectateur crie «Ils sont pas loin» à un lâché. La silhouette trop large pour la pente accuse six minutes de retard. «Ça fait du bien de lui mentir.» Maudit val, terrible Enfer. Les organisateurs ont supplié la voirie de ne pas boucher les trous, sauf dans la descente. Ils ne veulent pas ressembler au Tour de France, qui bitume trop fin, façon moquette. Une route lisse donne un cyclisme lisse.