Virus d’automne –

Les experts recommandent à nouveau le port du masque

Publié: 04.10.2025, 18h16Femme d’âge moyen mettant un masque chirurgical sur son visage et regardant la caméra.

Porter un masque fait partie des gestes barrières pour limiter la transmission des virus saisonniers.

Getty Images

En bref:

  • Les experts recommandent le port du masque dans les lieux bondés.
  • L’Australie connaît une épidémie de grippe H3N2 particulièrement virulente cette année.
  • Les autorités pensent judicieux de créer un bulletin viral similaire aux prévisions météo.

Chaque automne, les immunologistes se posent la même question. L’évolution observée à l’étranger laisse présager une fin de saison et un hiver particulièrement propices aux infections respiratoires.

Plus de trois ans après la fin de la pandémie, les experts recommandent à nouveau le port du masque. «À l’intérieur, dans les endroits où il y a beaucoup de monde, notamment dans les transports publics, cette mesure est particulièrement bénéfique pour les personnes vulnérables, comme les plus de 65 ans ou les immunodéprimés», explique Tanja Stadler. Professeure au Département des biosystèmes de l’EPFZ, elle a présidé la task force scientifique Covid-19 de la Confédération.

«Les personnes qui ne font pas partie des groupes vulnérables se protègent des maladies virales en portant un masque et font ainsi preuve de solidarité», poursuit la spécialiste. «Si quelqu’un se rend dans un lieu public avec des symptômes de rhume, le port d’un masque devrait aller de soi.»

Les différents types de masques

Marcel Tanner partage cet avis. «Après l’épidémie de Covid en 2020 et les vagues qui ont suivi, il va de soi de porter un masque dans les transports publics si l’on est enrhumé.» Ce professeur émérite de santé publique à l’Université de Bâle a également siégé dans la task force qui a conseillé les autorités durant la crise sanitaire. «Malheureusement, l’une des caractéristiques de l’humanité est qu’elle ne tire pas de leçons», déplore-t-il.

Petite piqûre de rappel, le masque chirurgical classique, généralement bleu, réduit les risques de contaminer son entourage. À l’inverse, les masques FFP2 protègent davantage la personne qui les porte contre une contamination extérieure. Ces derniers sont toutefois plus coûteux et moins confortables.

Un homme portant un masque chirurgical sort d’un train à la gare principale, sous un panneau indiquant ’Autocontrôle’ en trois langues.

Selon Tanja Stadler, épidémiologiste, «porter un masque, c’est se protéger des maladies virales et faire preuve de solidarité».

Urs Jaudas

Les deux chercheurs rejettent catégoriquement toute mesure radicale comme celles imposées pendant la pandémie. «Cela ne ferait que provoquer des réactions de résistance excessives», explique Marcel Tanner. Selon Tanja Stadler, il revient aux pouvoirs publics d’évaluer l’équilibre entre urgence sanitaire et liberté individuelle. Aujourd’hui, des mesures trop drastiques n’auraient aucune chance d’être acceptées.

Virulente épidémie de grippe en Australie

Tanja Stadler invite les autorités à changer d’approche. «Il serait judicieux de mettre à disposition de la population un bulletin viral facilement accessible, à l’instar des prévisions météo ou des alertes aux pollens. Ainsi, celles et ceux qui le souhaitent pourraient agir en conséquence.» La Confédération collecte déjà des données sur la propagation des virus, mais celles-ci demeurent difficiles à dénicher sur internet.

Le bilan ne serait pour l’instant pas dramatique, même si de nombreuses personnes présentent des symptômes de refroidissement. Les pharmaciens signalent une hausse de la demande de médicaments. Le coronavirus gagne du terrain depuis quelques semaines, ce qui est habituel en automne.

En revanche, les virus respiratoires syncytiaux (VRS) et de la grippe classique (influenza) circulent faiblement. Leur propagation ne prend généralement son essor qu’à la fin novembre pour le VRS et autour de Noël pour la grippe. Le virus respiratoire syncytial, comme les grippes classiques à risque, est particulièrement dangereux pour les nouveau-nés.

Un coup d’œil sur l’hémisphère Sud laisse toutefois craindre une épidémie de grippe plus précoce et particulièrement virulente cette année. L’hiver australien sert souvent de système d’alerte. Ces derniers mois, la variante A de la grippe (H3N2), qui peut provoquer des maladies graves, y a circulé avec une intensité particulière. Les VRS et les coronavirus se sont également propagés plus fortement que lors des hivers précédents. Les hôpitaux de l’État du Queensland ont été tellement sollicités qu’ils ont dû reporter certaines interventions.

Il n’est toutefois pas possible de transposer directement ces résultats à l’évolution de la situation six mois plus tard en Europe. L’ampleur des vagues dépendra notamment du nombre de personnes qui se feront vacciner, de l’efficacité du vaccin et des conditions météorologiques.

Traduit de l’allemand par Emmanuelle Stevan

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Se connecterKonrad Staehelin travaille chez Tamedia depuis 2020. Il est correspondant au Palais fédéral pour la rédaction économique. Parallèlement, ce politologue de formation écrit sur la thématique de l’aviation.@KStaeh

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