«Le grand éléphant dans la pièce, c’est l’incertitude qui plane sur les relations entre le Canada et les États-Unis. Nous avons donc vraiment besoin de savoir où nous en serons dans un an, dans deux ans, dans quatre ans, dans dix ans», a exprimé M. Legault lors du Sommet des gouverneurs et premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent, qui s’est tenu dimanche à Québec.
Cette réunion biennale, qui se tient cette année à Québec, rassemble les dirigeants et les représentants de huit États et de l’Ontario. Il s’agit de la première réunion du groupe depuis le retour du président américain Donald Trump à la Maison-Blanche.
M. Legault n’a pas pu éluder la question des droits de douane, qui, selon lui, ne sont bénéfiques pour aucun des deux pays.
Cette réunion intervient alors que le premier ministre Mark Carney se rend à Washington lundi et rencontrera M. Trump mardi.
M. Legault a évoqué un certain nombre de décisions stratégiques qui devront être prises sur différents sujets tels que les minéraux essentiels, les dépenses de défense, l’économie numérique et l’intelligence artificielle. Le Canada et le Québec devront envisager de se diversifier afin d’être moins dépendants des États-Unis, a-t-il déclaré.
« Cela dit, la géographie ne changera pas, le Saint-Laurent et les Grands Lacs continueront d’être interdépendants, et à long terme, au-delà des bouleversements temporaires, la seule voie à suivre est de toujours renforcer nos liens et notre collaboration », a déclaré M. Legault.
M. Legault a soulevé un certain nombre de questions et d’objectifs lors de son discours d’ouverture, notamment le renforcement des partenariats économiques et des thèmes tels que les dépenses de défense, les minéraux critiques, le boom énergétique, l’aérospatiale, l’aluminium et, bien sûr, les droits de douane omniprésents.
M. Legault a indiqué que le Canada souhaitait renégocier dès que possible l’accord de libre-échange nord-américain (Accord États-Unis-Mexique-Canada, ou AEUMC), dont la révision est prévue en juillet prochain.
Pour le premier ministre du Québec, il est clair que lors de ces négociations, aucun compromis ne pourra être fait sur la gestion de l’offre dans le secteur laitier, que M. Trump souhaiterait voir disparaître.
Cette politique consiste à contrôler la production de produits laitiers, d’œufs, de poulet et de dinde afin d’éviter des fluctuations importantes des prix, tout en imposant des restrictions sur les importations de ces produits afin de maintenir les prix stables. Les agriculteurs américains souhaitent depuis longtemps obtenir une plus grande part du marché canadien.
L’autre point non négociable pour M. Legault est la protection de la langue française.
«Lorsque nous parlons de ce qui est écrit sur différents produits, cela doit être bilingue», a soutenu M. Legault. «Je sais que M. Trump n’aime pas cela, mais nous en avons besoin.»
Il y a également l’avenir de l’économie numérique et de l’intelligence artificielle, qui se traduira par une explosion de la demande en électricité et permettra à tous de profiter du boom qui s’ensuivra, a affirmé M. Legault.
La réunion s’achèvera lundi par une conférence de presse à Québec à laquelle M. Legault et le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, qui n’était pas présent dimanche selon M. Legault, devraient assister.