Ils visaient des surveillants de prison, ils se sont trompés de maisons.

La vague d’attaques ciblant le personnel pénitentiaire s’étend désormais aux portes de Lyon. Peu avant 3 heures du matin, ce lundi 21 avril, deux habitations ont été la cible de tirs nourris et de cocktails Molotov à Villefontaine, en Isère. Ces maisons se trouvent dans un quartier résidentiel où vivent plusieurs agents de l’administration pénitentiaire affectés à Corbas ou Saint-Quentin-Fallavier.

Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on aperçoit un homme cagoulé tirer à l’arme automatique sur deux façades, dont l’une s’embrase. Les auteurs ont publié des offres de « prime » pour toute adresse de surveillant ou cadre communiquée.

Ces images sont accompagnées d’un texte encore plus inquiétant : « 1000 € à la clef pour toute adresse de surveillant donnée, 2000 € pour chaque adresse : Chef ou Gradé, 5000 € pour adresse directeur de prison. Et merci au personnel pénitentiaire de vendre leurs collègues pour une poignée de billets », le tout signé « DDPF », acronyme de “Défense des prisonniers français ».

Les enquêteurs ont cependant constaté que les deux maisons visées n’étaient pas habitées par du personnel pénitentiaire. L’une est notamment occupée par un couple de sexagénaires sans lien avec l’administration.

Le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’enquête, confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Lyon. Les investigations sont ouvertes pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de crime contre les personnes », « tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « dégradations en bande organisée par moyen dangereux pour les personnes en relation avec une entreprise terroriste ». 

Sur place, les gendarmes et pompiers ont retrouvé des douilles de 9 mm, des impacts de balle sur les volets, les vitres et les portes. Aucun blessé n’est à déplorer.