Par

Aurélien Delavaud

Publié le

3 oct. 2025 à 16h33

« Moi-même, j’ai du mal à réaliser que j’ai remporté ce titre plutôt sympathique, un an seulement après avoir commencé la compétition. » Quelques jours après, Cécilia Cescutti est toujours sur son petit nuage. Fin septembre 2025, cette « Elbeuvienne de toujours » est devenue vice-championne de France de France IFBB de bodybuilding, dans la catégorie « bikini ». À 33 ans, cette jeune femme semble déborder de confiance en elle, avec son corps svelte, ses yeux clairs, ses tenues colorées et ses cheveux teints d’un rouge flamboyant. Mais ce corps et cette assurance, elle les a patiemment construits, à force de travail.

Révélation tardive

« Je n’étais pas une enfant passionnée par le sport, j’ai plutôt appris à aimer avec le temps, rembobine Cécilia Cescutti. Je suis devenue maman à 24 ans et vers 27 ans, j’ai voulu reprendre avec l’objectif de me sentir bien, de retrouver mon corps. » Au départ, elle se lance à la salle de sport, avec une amie, dans des cours collectifs. Puis elle s’oriente petit à petit vers la musculation, en solo.

J’ai appris toute seule les deux premières années et je me suis pas mal trompée. Après, j’ai pris un coach qui m’a vraiment tout appris.

Cécilia Cescutti, bodybuildeuse

La musculation, à la salle de sport du coin, c’est une chose. Les concours de bodybuilding, devant un jury et du public, c’en est une autre !

« C’est mon coach qui m’a fait découvrir cet univers. Moi, j’avais des a priori sur le culturisme. Je trouvais qu’il y avait un côté m’as-tu-vu, un peu surfait, admet la sportive. En fait, j’ai découvert une discipline très relevée, qui demande beaucoup de travail. J’ai été attirée par la difficulté de ce défi à relever. »

Ce qui aurait pu n’être qu’une blague avec son entraîneur s’est ainsi transformé en objectif à atteindre. C’est là que la vraie préparation a commencé.

Un défi de tous les jours

Bien sûr, il y a les entraînements, environ trois heures et demie par jour, six à sept fois par semaine. Ça, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Le quotidien de Cécilia, c’est aussi les repas élaborés au gramme près et à l’avance par son préparateur, des siestes obligatoires pour assurer une bonne récupération, une préparation mentale… 

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Heureusement, je ne vois pas ça comme une contrainte. Pour moi, c’est un mode de vie que l’on partage même en famille, avec mon mari, qui est aussi très sportif.

Cécilia Cescutti

D’ailleurs, grâce à ce soutien familial, elle a fini par prendre une décision importante. « J’ai mis mon travail entre parenthèses, pour me consacrer uniquement au sport », confie celle qui était couturière et créatrice d’accessoires et de vêtements pour les enfants.

Cécilia Cescutti, avec son trophée de vice-championne de France de bodybuilding.
Cécilia Cescutti, avec son trophée de vice-championne de France de bodybuilding. ©Aurélien Delavaud

Vivre de cette passion reste un rêve. « On ne vit pas du bodybuilding. Il y a des cash prizes dans les concours, mais on dépense bien plus qu’on ne gagne, assure Cécilia Cescutti en rigolant. Mais je fais un investissement sur moi-même ! »

Performance et esthétique

En concours, la passionnée a misé sur le « bikini », une épreuve qui juge à la fois la musculature et un côté artistique. Pas du tout le cliché des montagnes de muscles bien ancré dans les esprits, mais une discipline beaucoup plus esthétique.

Sur scène, Cécilia est fière de montrer ses muscles finement dessinés. La partie de son corps dont elle est la plus fière ? « Mon point fort, selon moi et selon la vision de mon préparateur, c’est mon dos », glisse la sportive. En revanche, elle estime qu’elle doit encore perfectionner « la dureté musculaire du bas du corps, au niveau des ischios et des fessiers », pour parvenir à ses objectifs.

Grâce à son titre de vice-championne de France, Cécilia Cescutti pourra commencer à aller se mesurer aux autres dans des épreuves internationales, à partir de janvier 2026. Mais ce n’est qu’un début pour elle : « Je pense que je ne m’arrêterais pas tant que je n’aurais pas ma carte pro ! »

« Sois celle que tu veux être »

Pour y parvenir, la championne devra s’appuyer sur ce qui fait sa force : son entourage. Quand elle ne s’entraîne pas, ce qu’elle préfère, c’est se ressourcer dans sa bulle, en famille, et faire des loisirs créatifs avec sa fille, qui partage sa fibre artistique.

Et puis il y a les réseaux sociaux, incontournables aujourd’hui. « Au début, je prenais ça un peu à la légère… Maintenant, je mise un petit peu plus dessus », confie la culturiste.

Sur ses comptes, elle partage ses entraînements et ses progrès… mais pas que. « J’aime bien mettre en avant le fait que l’on peut être une femme, être forte et briller. D’ailleurs, il y a une phrase que je mets souvent en avant :  »Sois celle que tu veux être, pas celle que tu dois être. » Ça me résume plutôt bien, je trouve. »

Après tout, devenir celle qu’elle voulait être, Cécilia y est bien parvenue en quelques années. Alors d’autres pourraient bien y arriver aussi !

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