Par

Noe Davenas

Publié le

6 oct. 2025 à 12h32

42 écoles d’art de France réunies dans un même lieu. Art Émergence présente sa première exposition « Double Trouble » dans lequel une quarantaine de jeunes artistes récemment diplômés venus de toutes les régions de France présentent leurs œuvres au sein des réserves du Frac Île-de-France. Parmi eux, Maëlle Guillemet, fraîchement diplômée de l’École supérieure d’art et de design d’Orléans (Loiret). Mêlant identité et représentation des œuvres usurpées sous la colonisation, l’étudiante souhaite interroger le rôle de l’artiste dans la décolonisation des musées.

Elle crée une communauté fictive, les « Minocs » et leurs objets rituels

Maëlle Guillemet n’aurait « pas pu rêver mieux ». Sélectionnée pour faire partie de la première édition de « Double Trouble », la diplômée en master de « design des communs » de 27 ans présente ici un argumentaire tout autre : créer des objets et inventer des rites autour de ceux-là.

J’ai senti un réel suivi au sein du Frac d’Île de France. Mes pièces devaient nécessiter un soin particulier pour qu’on puisse les déplacer. C’est d’ailleurs un des aspects qui pouvait être compliqué à mettre en place pour d’autres salles d’exposition. Mais le Frac a bien respecté le protocole, ils étaient toujours très attentifs.

Maëlle Guillemet,
Diplômée de l’ESAD d’Orléans

Une façon pour elle de s’interroger sur ses origines, entre la Martinique et l’Hexagone. « J’ai créé une communauté fictive, les Minocs, pour lequel j’ai créé des objets autour desquels existent des rites », explique-t-elle.

S’interroger sur la place des œuvres usurpées dans les musées
Un des artefacts qu'elle présente au sein de l'exposition.
Un des artefacts qu’elle présente au sein de l’exposition. (©Maëlle Guillemet)

Inspirée par la culture amérindienne ou africaine, soit « des arts importés pendant l’esclavage », elle a voulu redonner à ces objets, usurpés pendant la colonisation, leur usage premier.

Dans les musées, les œuvres prises pendant la colonisation sont presque inanimées dans les musées, alors qu’elles avaient une vraie valeur d’usage et de rites pour leur communauté.

Maëlle Guillemet,
Diplômée de l’ESAD d’Orléans

Dans l’exposition, nous pouvons donc voir des piliers sculptés ou bien des membranes sur lesquelles sont dessinés des symboles, inconnus à l’observateur.

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Pour l’artiste, « c’est aussi une façon de créer un terrain de réparation et peut-être, se questionner sur la restitution des œuvres. »

█L’exposition « Double Trouble » est à voir jusqu’au dimanche 2 novembre 2025, aux réserves du Frac d’Île-de-France à Romainville.

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